Micro-entreprise ou SARL : quel statut choisir ?
Publié le 8 septembre 2022
par Manon Ca
Mis à jour le 20 décembre
4 min. de lecture
Publié par Manon Ca
Relu par Amandine Dujardin
Mis à jour le 20 décembre
4 min
Vous avez bien avancé dans votre projet de création d’entreprise, reste ce dilemme en suspens : micro-entreprise ou SARL ? Ne vous méprenez pas, il n’y a pas de « meilleur » statut. Pour bien choisir, vous devez simplement vous demander lequel correspond le mieux à votre profil d’une part, à votre activité d’autre part. Voici 5 pistes de réflexion pour vous décider rapidement, et surtout en connaissance de cause !
La micro-entreprise est réservée à l’entrepreneur individuel
Cette différence fondamentale entre micro-entreprise et SARL peut très vite déterminer votre choix : la micro-entreprise est une entreprise individuelle, vous ne pouvez pas vous associer. La SARL au contraire admet jusqu’à 100 associé·es.
Vous lancez votre activité à plusieurs ?
La micro-entreprise vous ferme ses portes, la SARL s’impose de facto. À moins éventuellement de créer chacun une micro-entreprise et de travailler sous une enseigne commune.
📌 Prenons un exemple : un développeur et un graphiste, tous deux micro-entrepreneurs, partagent leur matériel et communiquent ensemble pour proposer des sites web clé en main. Attention toutefois à la complexité du montage et au risque de confusion : la gestion de l’image et de la facturation est complexifiée, vos clients peuvent s’y perdre.
Vous préférez vous lancer seul ?
Vous pouvez choisir la micro-entreprise ou la SARL. Sachez que si vous êtes le seul associé de votre SARL, on parle d’EURL.
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En SARL, le patrimoine de l’entrepreneur est protégé
SARL est l’acronyme pour société à responsabilité limitée. Comme son nom l’indique, la SARL limite votre responsabilité au montant de vos apports. Explications :
Quand vous créez votre SARL, vous apportez de l’argent – 1 € minimum – et éventuellement du matériel. Vos apports appartiennent alors à la société.
Si votre société fait faillite, et qu’elle a des dettes, les créanciers se remboursent sur ces apports. Votre patrimoine personnel en revanche est insaisissable. En SARL, vous risquez donc de perdre uniquement ce que vous avez apporté.
❌ La micro-entreprise n’offre pas cet avantage.
Toutefois, depuis la loi du 14 février 2022, la situation du micro-entrepreneur s'est améliorée.
Il dispose dorénavant de la séparation par défaut de son patrimoine personnel et de son patrimoine professionnel. Les créanciers du micro-entrepreneur ne pourront se servir que sur les biens utiles à son activité professionnelle (sauf renonciation à cette mesure). Le patrimoine personnel du micro-entrepreneur est donc un peu mieux protégé !
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La micro-entreprise allège considérablement la gestion
Créer une SARL nécessite d’accomplir des formalités administratives relativement rébarbatives. Sans compter que le coût de création d’une SARL peut peser lourd dans le budget de l’entrepreneur.
À l’inverse, créer une micro-entreprise est simple, rapide et gratuit.
Tout au long de la vie de votre entreprise, la gestion est plus contraignante en SARL. Vous devez en effet respecter un formalisme lourd : organiser des assemblées générales, tenir une comptabilité et déposer vos comptes…
En micro-entreprise, vous évitez ces contraintes, vous n’avez qu’à faire vos déclarations mensuelles ou trimestrielles de CA et respecter vos obligations en matière de TVA.
Vous déduisez vos charges en SARL
L’aspect financier est évidemment un critère de choix central. Vous voulez payer le moins possible d’impôt et de cotisations, tout en bénéficiant d’une bonne protection sociale, et c’est tout à fait légitime. Pour comparer les coûts en micro-entreprise et en SARL, vous devez vous baser sur votre prévisionnel financier.
Pour vous aider à vous décider, sachez que :
Vos cotisations sociales sont considérablement réduites en micro-entreprise.
La SARL vous permet de déduire vos frais et charges professionnels. Ce n'est pas possible en micro-entreprise.
Vous devez donc faire le calcul. Si vos frais et charges sont élevés, la SARL peut être avantageuse.
À l’inverse, la micro-entreprise est recommandée si vous n’avez aucun frais ni charges. L’artisan qui a un véhicule de fonction, un atelier et des machines, par exemple, peut avoir intérêt à choisir la SARL. Le freelance qui travaille à domicile sans matériel coûteux, pour sa part, peut sans doute économiser sur les cotisations sociales en micro-entreprise.
La micro-entreprise limite le développement de votre activité
La micro-entreprise ne permet pas de vous associer, ni, a fortiori, de faire entrer des investisseurs. En micro-entreprise en outre, vous ne pouvez pas dépasser les CA suivants :
188 700 € pour une activité de vente de biens ou d’hébergement ;
77 700 € pour de la prestation de services ou une activité libérale.
⚠️ Les choses changent progressivement, mais la micro-entreprise continue de pâtir d’une image de marque dégradée auprès de certaines banques. Si vous voulez emprunter pour votre activité professionnelle, vous pourriez rencontrer plus de difficultés.
La SARL accélère votre croissance : vous pouvez faire une levée de fonds, embaucher et générer un CA illimité.
Dans quels cas privilégier la micro-entreprise ?
Vous l’avez compris, micro-entreprise ou SARL : ces statuts sont très différents.
La SARL est recommandée si votre activité implique des investissements importants, l'envie de vous développer et de vous associer avec d'autres personnes.
Vous privilégierez sans doute la micro-entreprise si vous vous lancez en indépendant et que vous n’avez pas, ou peu, de charges professionnelles. Vous économisez ainsi de l’argent au moment de payer vos cotisations sociales, c’est un argument fort au lancement de votre activité. Vous appréciez en outre la simplicité de gestion de la micro-entreprise.
Si vous êtes hésitant·e, la micro-entreprise est le statut idéal pour tester votre activité. Avec Shine, nous vous accompagnons dans sa création, étape par étape.