Avantages & Inconvénients d’une SASU en 2024
Publié le 13 décembre 2022
par Antonin C
Mis à jour le 25 octobre
9 min. de lecture
Publié par Antonin C
Relu par Amandine Dujardin
Mis à jour le 25 octobre
9 min
La SASU est une déclinaison de la SAS (Société par Actions Simplifiée). Sa particularité est d’être accessible à un·e associé·e unique. Simple et flexible, ce statut juridique remporte un franc succès auprès des entrepreneur·ses. C’est d’ailleurs lui qui gagne la première place dans le cœur des entrepreneurs selon les statistiques de l’INSEE ! 🏆
Mais avant de faire le choix de la SASU, il est essentiel de se pencher sur l'ensemble des avantages et inconvénients de cette forme juridique. Shine vous explique tout dans cet article !
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Quels sont les avantages de la SASU ?
Si la société par actions simplifiée unipersonnelle rencontre un tel succès, c’est évidemment parce qu’elle possède de nombreux avantages. Nous allons maintenant vous les présenter.
Les 8 atouts de la SASU
✅ Souplesse de fonctionnement
✅ Une prise de décision aisée
✅ 1 € de capital social minimum
✅ Responsabilité limitée
✅ Régime fiscal avantageux
✅ Absence de cotisations sociales sur les dividendes
✅ Régime social protecteur pour le ou la président·e de la SASU
✅ Passage de SASU à SAS facilité
1. Une grande souplesse de fonctionnement
Créer une SASU, c’est l’assurance de bénéficier d’une grande flexibilité dans l’organisation et la gestion de son entreprise.
De fait, la loi laisse beaucoup de liberté dans la rédaction des statuts d’une SASU. Les obligations légales applicables aux statuts sont aussi simples que peu nombreuses.
Il s’agit principalement de préciser :
les éléments d’identification de la SASU (nom, siège social, objet social…) ;
les éléments liés au capital de la SASU comme le nombre d’actions ;
la personne physique ou morale qui assure la présidence de la SASU.
Et c’est tout ! 🎊
🚨
Cette souplesse légale ne doit pas conduire à la négligence de la rédaction des statuts. Le recours à un·e professionnel·le est recommandé pour éviter les oublis, les erreurs et les statuts trop laconiques qui pourraient être gênants par la suite.
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2. Une prise de décision aisée
Même si la fonction de président·e de SASU est couramment assurée par l’associé·e unique de la SASU, le rôle peut aussi être confié à un tiers.
Par ailleurs, la souplesse de fonctionnement de la SASU tient également au fait qu’elle soit dirigée par une seule personne qui prend toutes les décisions. Les problèmes de gouvernance que certaines sociétés rencontrent lors des assemblées générales sont alors inexistants.
L’entrepreneur·se jouit donc d’une grande liberté, sur le fond comme sur la forme !
3. Pas de capital social minimum en SASU
Qui dit société dit capital social à déposer par les actionnaires auprès d’une banque ou d'un compte pro comme Shine.
En ce qui concerne la SASU, la loi laisse là aussi une totale liberté. Elle permet de créer une SASU avec un capital social de 1 € minimum.
Pour votre SASU, vous êtes donc libre de fixer le montant du capital social que vous souhaitez, ou plutôt que vous pensez nécessaire et suffisant dans le contexte particulier de votre entreprise.
Vous devez déposer au moins la moitié de ce capital dès la création de la SASU. Vous disposez ensuite de 5 ans pour verser les 50 % restant.
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Dans le cadre d’une SASU, vous avez le choix entre un capital fixe ou un capital variable, à préciser dans les statuts.
4. Une responsabilité limitée en SASU
De la même manière que pour les autres types de sociétés commerciales, une SASU porte à elle seule la responsabilité des dettes de l’entreprise.
Le patrimoine personnel de l’associé·e unique est donc protégé. Sa responsabilité financière envers les créanciers de la SASU se limite aux apports qu’il ou elle a engagés.
Les seules exceptions surviennent dans les cas de fraude ou autre faute grave ou en présence d’une demande de financement.
⚠️
Même si la SASU est une forme sociale qui vous assure une crédibilité, la banque vous demandera certainement des garanties personnelles si vous sollicitez un prêt et qu’elle considère que le capital social de votre SASU est trop faible !
5. Le régime fiscal avantageux de la SASU
La SASU à l’impôt sur les sociétés
Par défaut, une SASU est soumise à l’impôt sur les sociétés (IS).
Les bénéfices réalisés font donc l’objet d’un prélèvement directement au niveau de la société :
au taux de 15 % pour les premiers 42 500 € ;
au taux de 25 % pour les bénéfices au-delà de 42 500 €.
À l’impôt sur les sociétés, vous pouvez déduire de nombreux frais professionnels, dont la rémunération du président·e. Il est aussi possible de se verser des dividendes.
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IR ou IS en SASU ? Notre article dédié pourra vous aider à trancher ce dilemme.
Le choix de l’impôt sur le revenu en SASU
Toutefois, lors de la création de la SASU, l’entrepreneur·e peut opter pour l’impôt sur le revenu (IR).
Si la SASU est assujettie au barème progressif de l’impôt sur le revenu, ses bénéfices sont incorporés dans les revenus imposables personnels de l’associé·e unique.
La durée de cette option est limitée aux 5 premiers exercices de la société.
👉 Les conditions suivantes sont requises :
la SASU doit exercer une activité commerciale, industrielle, agricole, artisanale ou libérale ;
elle doit avoir moins de 50 salarié·es ;
elle ne doit pas être cotée en bourse ;
elle doit réaliser un chiffre d’affaires ou un total de bilan inférieur à 10 millions d’euros ;
le président·e de la SASU est obligatoirement une personne physique.
Si l’entreprise se développe rapidement, la SASU peut donc vite retomber dans le régime normal de l’IS.
👉 L’option pour l’IR est spécialement intéressante dans 2 types de situations :
en cas d’exercice déficitaire, car l’associé·e unique peut ainsi déduire les pertes de ses autres revenus imposables ;
si, après incorporation des bénéfices de la SASU, l’IR qui lui est appliqué reste sur une tranche d’imposition faible (comparativement au taux de l’IS).
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6. L’absence de cotisations sociales sur les dividendes en SASU
L’associé·e unique de la SASU peut décider de distribuer les bénéfices réalisés par la société sous forme de dividendes.
Ce dernier peut se rémunérer :
en dividendes ;
sous forme d’un salaire ;
ou bien mélanger salaire et dividendes.
⚠️ Ce choix est souvent capital et ne doit pas être négligé pour optimiser vos charges sociales et fiscales ! N’hésitez pas à vous faire aider par un professionnel pour choisir la bonne solution pour vous.
👉 2 options sont possibles concernant la fiscalité des dividendes en SASU comme dans toutes les autres formes juridiques :
le prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % (aussi appelé « flat tax ») ;
ou l’imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu.
Une particularité à connaître : les dividendes en SASU sont totalement exonérés de cotisations sociales ! C’est un avantage notable par rapport à l’EURL dans laquelle les dividendes supportent une partie de cotisations sociales.
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Un autre avantage si vous percevez le chômage en SASU : le ou la président·e peut choisir de ne pas se rémunérer pour pouvoir continuer à percevoir ses ARE (aide au retour à l’emploi) intégralement. A priori, il peut également cumuler le versement de dividendes et le chômage (dans certaines limites).
7. Un statut social d’assimilé-salarié pour le ou la président·e de SASU
Un des avantages majeurs de la SASU comparativement à l’EURL et à une entreprise individuelle (EI), c’est le régime social des président·es de la SASU. Ces dernier·es ont le statut d’assimilé-salarié. Ils cotisent au régime général de la Sécurité sociale et disposent ainsi d’une protection sociale presque similaire à celle des salarié·es.
📌 Par exemple, un·e président·e de SASU peut prétendre à une couverture en cas d’accident du travail et sa retraite sera meilleure.
⚠️ Mais attention : seul·e le ou la président·e de la SASU peut bénéficier de cette affiliation, et uniquement s’il ou elle perçoit une rémunération.
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En revanche, la qualité de mandataire social du président·e de SASU fait qu’il n’a pas droit à l’assurance chômage.
8. Le passage de SASU à SAS facilité
La transformation facilitée de la SASU à la SAS
La transformation d’une SASU en SAS est très simple. C’est une opportunité à saisir si vous envisagez de lever des fonds pour développer votre start-up ou tout simplement de vous associer.
Vous pouvez passer d’une SASU à une SAS par :
la transmission de vos actions ;
l’augmentation de votre capital ;
en cas de décès de l’associé unique de SASU.
Dès qu’une ou plusieurs personnes entrent au capital de la société, la SASU devient SAS. Il n’est pas nécessaire de fermer la SASU pour ouvrir une SAS.
La société poursuit son activité sans rupture, sous la même dénomination, avec les mêmes numéros SIREN et SIRET. Il n’y a parfois même pas lieu de modifier les statuts intégralement si vous avez anticipé le passage en SAS dans les statuts.
Sinon, il faudra bien sûr les mettre à jour.
Les démarches à réaliser pour transformer une SASU en SAS
Les démarches à faire en cas de transformation en SAS sont :
mettre à jour la liste des bénéficiaires effectifs ;
réaliser les formalités correspondantes en cas d’augmentation de capital ou celles nécessaires en cas de cession d’actions.
La cession d’actions n’est soumise qu’à de faibles droits d’enregistrement (seulement 0,1 % du montant de la cession). Elle est souvent plus simple et moins onéreuse qu’une procédure d’augmentation de capital.
📝
Les statuts de la SASU fixent librement les règles concernant l’entrée de nouveaux actionnaires et la transformation en SAS. À défaut, l’associé·e unique devra les définir le moment venu.
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Quels sont les inconvénients de la SASU ?
La liste des avantages de la SASU est longue et convaincante. Mais cela ne doit pas cacher quelques inconvénients, principalement sur le thème des coûts.
Les 3 limites de la SASU
❌ Frais et formalités de création et de fonctionnement
❌ Protection sociale conditionnée et charges sociales élevées
❌ Fermeture complexe et coûteuse de la SASU
1. Formalités, frais de création et de fonctionnement
Si l’on compare SASU et micro-entreprise, la création d’une SASU est plus complexe.
En particulier, la rédaction des statuts est une affaire sérieuse. Il faut y consacrer du temps et de l’attention pour qu’ils soient complets et pertinents. Il est judicieux d’anticiper des situations potentielles sur le moyen ou long terme (par exemple, en cas de transformation en SAS).
Une bonne idée consiste à solliciter l’aide et les conseils d’un·e expert·e pour que cette étape se déroule le plus simplement possible. Certes, cela représente un coût. Mais vous éviterez les éventuels litiges entre les futur·es associé·es.
Parmi les coûts de création d’une SASU, il faut aussi compter les frais légaux (greffe et publication de l’annonce légale).
Le fonctionnement d’une SASU est également plus cher que celui d’une entreprise individuelle. Ceci est dû à certaines obligations comme le dépôt des comptes annuels au greffe du tribunal de commerce, la tenue d’une comptabilité, etc.
Bon à savoir : vous pouvez amortir ces frais professionnels liés à la création de votre future SASU. Pour savoir quels frais déduire de votre résultat fiscal, nous vous invitons à télécharger notre e-book complet sur le sujet ! 📕
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2. Protection sociale conditionnée et coûteuse
Le statut social du président·e de SASU est celui d’assimilé-salarié et non de travailleur non-salarié (TNS). Mais ce statut est soumis à conditions.
En l’absence de rémunération pour le ou la président·e, il n’y a pas de couverture sociale. En effet, vous n’êtes pas tenu de verser des cotisations sociales minimales en SASU (ce n’est pas le cas en EURL pour le gérant TNS).
Si vous ne vous versez pas de rémunération, vous ne payez pas de cotisations sociales. En conséquence, votre protection sociale est inexistante au titre de votre mandat de président·e de SASU.
Par ailleurs, cette protection sociale a aussi un coût significatif.
Le montant des charges sociales en SASU est largement plus élevé que sous le régime de la Sécurité sociale des indépendants.
En moyenne, les cotisations sociales du président·e de la SASU représentent environ 82 % de sa rémunération nette 💰 (contre environ 45 % pour un dirigeant TNS).
3. Fermeture d’une SASU : une procédure coûteuse et complexe
Même lorsqu’elle est anticipée et/ou volontaire, la cessation d’activité en SASU n’est pas une simple formalité.
La procédure consiste à enchaîner 3 démarches successives :
dissolution ;
liquidation ;
radiation.
Vous aurez donc besoin de temps mais aussi d’argent. Il faut prévoir au minimum 500 € de frais légaux, sans compter l’éventuelle délégation de ces formalités administratives à un professionnel.
Avantages & inconvénients d’une SASU : le tableau récap'
Voici, pour résumer, les 8 avantages et 3 inconvénients de la SASU :
Avantages et inconvénients de la SASU
Avantages | Inconvénients |
---|---|
Souplesse de fonctionnement | Frais et formalités de création et de fonctionnement |
Prise de décision aisée | Protection sociale conditionnée et coûteuse |
1 € de capital social minimum | Fermeture complexe et onéreuse de la SASU |
Responsabilité limitée | |
Régime fiscal avantageux | |
Absence de cotisations sociales sur les dividendes | |
Régime social protecteur pour le ou la président·e de la SASU | |
Passage de SASU à SAS facilité |
Vous connaissez désormais les avantages et les inconvénients de la SASU.
Avant de vous lancer dans le grand bain, il peut être intéressant de vous renseigner sur les étapes de création d’une SASU et de faire le point sur les différences entre SAS et SASU.
Et si vous vous sentez prêt·e, nous vous accompagnons dès maintenant dans la création de votre SASU.