Bilan 2024 : l’empreinte carbone d’un rachat
Publié le 6 février
par Alice Gaulier
7 min. de lecture
Publié par Alice Gaulier
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Vous commencez à connaître la chanson : chaque année, nous publions notre empreinte carbone. C’est déjà la sixième édition : tout a débuté en 2019 avec les premiers calculs, suivis des calculs en 2020, 2021, 2022 et 2023.
Et comme chaque année, nous avons à cœur de vous partager les coulisses de cet exercice, nos analyses et notre plan d’action. Place aux chiffres !
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L’empreinte carbone de Shine en 2024
D’après nos calculs, pour l’année 2024, Shine a été responsable de l’émission d’environ 1 500 tonnes de CO2e, qui se répartissent en différents postes d’émissions.
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Pour rendre ce chiffre plus compréhensible, 1 500 tonnes de CO2e, c’est l’équivalent de 850 allers-retours en avion Paris - New York, ou encore l’équivalent de la fabrication de plus de 7 700 ordinateurs portables. Même constat que les années précédentes : oui, ça fait beaucoup de CO2e émis, mais pour une entreprise qui compte près de 300 salariés et plus de 120 000 clients, c’est en réalité assez faible.
Premièrement cela s’explique par le fait que notre activité soit principalement en ligne, et surtout par différentes mesures internes permettent de limiter notre empreinte.
Je vous raconte tout ça !
Une forte hausse de l’empreinte des services bancaires
Le premier constat, c’est que l’empreinte carbone de nos services bancaires a très fortement augmenté. Chiffrée à 210 tCO2e l’an dernier, elle est passée à 840 tonnes de CO2e cette année et représente cette année encore notre plus gros poste d’émission.
Concrètement, cela correspond à l’empreinte carbone de notre prestataire Treezor, l’architecture bancaire sur laquelle Shine s’appuie. Treezor réalise son propre bilan carbone, dont nous prenons une partie dans notre propre bilan, au pro rata du chiffre d’affaires que nous représentons dans leur total.
Alors, que s’est il passé pour que leur empreinte augmente autant ? La part que nous représentons dans leur chiffre d’affaires a augmenté ? Ont-ils soudainement émis beaucoup plus que les années précédentes ? La réponse est à trouver ailleurs : elle est plutôt due à un changement de méthodologie pour le calcul de leur bilan carbone, avec un large usage de facteurs monétaires, ce qui tiré leur bilan à la hausse. Et donc aussi le nôtre.
Par transparence, nous avons quand même pris le chiffre tel quel, bien qu’il augmente fortement notre bilan de façon artificielle. Par transparence, mais aussi parce qu’il permet de se rappeler que l’empreinte carbone n’est ni un science exacte ni une comptabilité mathématique : il y a beaucoup d’approximations et d’incertitudes. Il est important d’expliquer le périmètre et les hypothèses retenues pour son élaboration !
Les autres postes d’émission sont stables
Si on regarde cette fois notre bilan carbone sans les services bancaires, on constate que les différents postes d’émissions sont restés relativement similaires à 2023.
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Focus sur le marketing
Ce qui émet le plus chez Shine en marketing, c’est la publicité en ligne. Cela correspond aux publicités sur Meta, LinkedIn, Youtube, etc. Par rapport à 2023, les émissions ont légèrement augmentées, liées à une hausse des dépenses dans ce secteur. Elles se chiffrent à 220 tonnes de CO2e pour 2024, et ont été calculé via notre calculateur carbone, créé il y a deux ans avec Sami.
Le marketing chez Shine, c’est aussi la publicité média, avec la diffusion de notre spot TV notamment. Nous avons réussi à contenir ce poste malgré des dépenses plus importantes grâce à quelques mesures, en réduisant par exemple la taille et la définition des vidéos.
Enfin, une partie de nos émissions correspondent au tournage de ce spot publicitaire. Ce dernier n’a pas fait explosé notre bilan : réalisé en France, avec un accompagnement externe pour limiter l’impact, nous avons réussi à garder la maîtrise sur les émissions du tournage, pour un total de 11 tonnes seulement de CO2e.
La publicité et les dépenses marketing illustrent cette situation paradoxale dans laquelle on se retrouve rapidement quand on veut réduire les émissions d’une entreprise. Faire de la pub pollue. Arrêter de faire de la publicité permet de moins polluer. Mais cela va aussi empêcher l’entreprise de se développer et d’avoir plus de clients, et laisser d’autres entreprises potentiellement moins scrupuleuses acquérir ces clients ! 🤯
C’est donc sur une ligne de crête que nous évoluons : continuer à faire de la publicité pour se faire connaître et avoir de nouveaux clients, mais trouver les leviers pour réduire le plus possible l’impact carbone de ces publicités.
Focus sur les émissions des employé·es
Il s’agit du troisième poste le plus important de notre bilan : les repas des employés, leurs déplacements et le full remote. Toutefois, il est resté similaire à celui de l’an passé, bien que le nombre d’employés ait légèrement augmenté.
Comment faisons-nous sur ce sujet ?
Les allers-retours au siège parisien se font en train uniquement
Les repas dont Shine a la charge sont végétariens
Et surtout, nous continuons à sensibiliser tout le monde sur le sujet : atelier 2tonnes pour toutes les nouvelles recrues, et formation en continue sur le sujet (via un podcast en interne notamment)
Les chiffres de l’empreinte carbone montrent que ces mesures portent leurs fruits !
Les autres postes
Les derniers postes d’émission correspondent aux autres éléments liés à notre activité : les serveurs, la consommation d’électricité, la fabrication des cartes bancaires, notre matériel informatique, et les autres achats.
Par rapport à 2023, ces postes sont similaires voire inférieurs. Bien qu’il s’agissent de postes plus marginaux, nous continuons à travailler avec les différentes équipes afin de comprendre comment et où nous pouvons réduire l’impact.
L’empreinte carbone d’un rachat
À chaque année son lot de nouveauté : pour 2024, c’est résolument le rachat de Shine qui a été le marqueur. Vous avez peut-être vu passer l’info ; nous nous sommes désormais sortis du giron de Société Générale pour aller dans celui d’une entreprise danoise, Ageras.
Quelles implications carbones ce rachat a-t-il ?
Le rachat ayant eu lieu fin 2024, pour une nouvelle organisation lancée en janvier 2025, l’impact sur 2024 est très marginal. Mais sur un poste en particulier, il est très visible ! Le poste “voyage d’affaires”, qui était presque à 0 les années précédentes, a "bondi" à 10 tonnes de CO2e ! Et pour cause : le siège historique d’Ageras étant à Copenhague, 2024 a compté plusieurs allers-retours en avion de nos équipes au Danemark.
Nous avons donc été contraints de faire un certain nombre d’aller-retours en avion, l’option en train (en 14h) étant assez compliqué à mettre en oeuvre dans un cadre professionnel. Pas d’illusion : de la même façon que nous faisons de la publicité malgré la pollution occasionnée, les équipes doivent se rencontrer pour travailler ensemble. À nous d’arriver à trouver les bonnes régulations !
Evolution de notre bilan depuis 2019
Sans surprise, les émissions continuent d’augmenter. La forte augmentation pour 2024 est principalement liée à la nouvelle méthode de calcul de notre prestataire Treezor comme expliqué plus haut.
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L’intensité carbone par collaborateur·rice correspond au total en tCO2e divisé par le nombre moyen d’employé·es présents dans l’entreprise au cours de l’année. Ainsi, en 2024, Shine a émis 5,4 tCO2e / salarié·e pour ses activités.
Ce chiffre a également beaucoup augmenté cette année, conjugaison d’une hausse du bilan et faible augmentation du nombre d’employé·es par rapport à 2023.
Enseignements du bilan 2024 et plan d’action pour 2025
Les mesures mises en place payent…
Chaque année, nous essayons de mieux comprendre quels leviers nous pouvons actionner. Côté publicité notamment, les préconisations de notre agence de réduire la taille de fichiers vidéo a eu un impact très positif.
Côté employé·es, même si l’équipe s’agrandit, ce poste reste maîtrisé grâce à l’action conjointe des politiques implémentées et de la formation / sensibilisation sur le sujet.
… mais tous nos acquis peuvent (très) rapidement être remis en question
C’est le constat sans équivoque du rachat. Nous nous retrouvons face à un besoin inédit (se rendre à Copenhague régulièrement pour certain·es) et nos politiques actuelles (pas d’avion) ne permettent pas de répondre à ce besoin.
Il faut donc que nous repensions nos règles au prisme de cette nouvelle réalité. Et plus largement, il s’agit aussi de créer une adhésion autour de ces nouvelles valeurs.
La première étape sera de faire une estimation carbone d’Ageras sur 2024, nous aurons ainsi une base de comparaison pour l’empreinte carbone 2025. C’est notre chantier pour 2025, on vous racontera tout ça dans de prochains articles !