Comment les (néo)banques et comptes pro gagnent de l’argent ?
Publié le 10 janvier 2022
7 min. de lecture
Publié par Flore Campestrini
Mis à jour le 10 juillet 2023
7 min
Haro sur les frais bancaires surprises qui viennent plomber le budget des entrepreneur·es ! Depuis quelques années, le monde de la banque connaît un bouleversement. Les néobanques et comptes en ligne proposent des offres transparentes, accessibles à des tarifs très avantageux. Face à cette nouvelle concurrence, les banques traditionnelles elles-mêmes tentent de se mettre au diapason avec des forfaits plus attractifs.
Mais, alors, comment tout ce petit monde gagne-t-il de l’argent ? Shine vous aide à y voir plus clair 💡.
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Comment les banques gagnent-elles de l’argent ?
Ne faisons pas durer le suspens plus longtemps et répondons sans détour à cette question qui vous brûle les lèvres : « Comment les banques gagnent-elles de l’argent ? ».
Les banques disposent de trois principales sources de revenus. En résumé, en fonction des activités qu’elles exercent, les banques touchent :
des commissions lorsqu’elles fournissent des services à leurs clients (fourniture et gestion des moyens de paiement, tenue de compte, conseils financiers, courtage en assurance… etc.).
des commissions liées à l’intermédiation des flux (commissions d’interchange par exemple).
des intérêts et des frais lorsqu’elles accordent des prêts à leurs clients.
Comment les banques choisissent-elle le prix de leurs services ?
Les banques sont des entreprises. Elles fixent librement leurs prix, dans un objectif de rentabilité. Mais ce n’est pas tout. Les banques sont également au centre des relations économiques entre les individus. Il est donc essentiel que tout un chacun puisse avoir accès à leurs services. C’est pourquoi le législateur encadre certains frais bancaires.
La libre fixation de leurs prix par les banques
En dehors de certains prix fixés par la loi, les banques fixent leurs tarifs comme elles l’entendent. Cela explique les différences de coûts entre les établissements. D’où l’intérêt pour les clients de comparer attentivement les banques avant d’ouvrir un compte.
Plusieurs critères entrent néanmoins en considération au moment de déterminer le tarif d’un service bancaire. Citons notamment :
les coûts de fonctionnement de l’établissement (salariés, prestataires, bureaux et agences …etc.) ;
les prix pratiqués par la concurrence ;
la valeur perçue par les clients (service très utile ou non) ;
la clientèle à laquelle s’adresse l’offre bancaire ;
… etc.
Les banques traditionnelles, néobanques et comptes en ligne tâchent de trouver le juste équilibre entre leurs différents tarifs afin de rester à la fois rentables et attractifs pour leur clientèle idéale.
Quoi qu’il en soit, les banques doivent communiquer leur grille tarifaire à leurs clients. Celle-ci est accessible sur le site internet de chaque établissement et/ou dans ses agences. Elle est également fournie aux clients lors de l’ouverture de leur compte et, ultérieurement, en cas de modification des prix.
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Les frais bancaires plafonnés par la loi et la réglementation
Les prix de certains services proposés par les banques sont réglementés. Ces tarifs plafonnés concernent notamment les incidents de paiement (le rejet de prélèvement ou de chèque sans provision par exemple). Attention, l’essentiel des plafonnements prévus par la loi concernent les usages personnels. Les comptes pro sont globalement exclus de ces dispositifs.
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Les commissions d’interchange de paiement par carte : qu’est-ce que c’est ?
Les commissions d’interchange sont l’une des principales sources de revenus de certaines banques. Mais de quoi s’agit-il au juste ?
Qu’est-ce qu’une commission d’interchange ?
Les commissions d’interchange (ou commissions interbancaires de paiement) sont des frais bancaires grâce auxquels les banques se rémunèrent à chaque fois qu’un client effectue un paiement par carte bancaire auprès d’un commerçant.
👉 Attention, la commission interchange de paiement n’est pas réglée par l’acheteur, mais par le vendeur. Ainsi, elle n’engendre pas de frais pour le détenteur de la carte bancaire.
A combien s’élèvent les commissions d’interchange ?
Depuis 2015 le droit européen réglemente le montant des commissions d’interchange relatives aux cartes destinées aux particuliers (consommateurs). Celles-ci ne peuvent excéder :
0,2 % du montant de la transaction si le paiement est effectué avec une carte de débit ;
0,3 % du montant de la transaction si le paiement est réalisé avec une carte de crédit ;
0,23 % du montant de la transaction si celle-ci est opérée au moyen d’une carte universelle.
Attention, les cartes bancaires professionnelles ne sont pas concernées par ces limitations. Les taux qui leurs sont appliqués sont bien plus élevés. Par ailleurs, ce plafonnement des commissions d’interchange constitue une exception européenne. Dans le reste du monde, les commissions prélevées par les émetteurs de cartes bancaires sont bien plus élevées.
À quoi servent les commissions d’interchange ?
Lorsqu’un vendeur encaisse un client par carte il s’acquitte d’une « commission commerçant » auprès de sa banque. Cette commission rémunère in fine les prestataires ayant rendu ce paiement possible. Elle se décompose en plusieurs parties :
une commission conservée par la banque du vendeur,
une commission reversée à l’émetteur de la carte de l’acheteur (la commission d’interchange),
une commission destinée au réseau de paiement (Mastercard ou Visa par exemple).
Les commissions d’interchange ou commissions interbancaires de paiement (CIP) sont un rouage du système de paiement interbancaire « 4 coins ». Grâce à ce mécanisme, les individus peuvent régler leurs achats par carte auprès de n’importe quel commerçant, même si tous deux ne sont pas clients du même établissement bancaire. Cerise sur le gâteau, le système « 4 coins » assure la sécurité des paiements (lutte contre la fraude) et garantit aux vendeurs d’être payés.
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Pourquoi certaines banques n’ont pas de frais pour les paiements hors zone euro ?
Le saviez-vous ? Lorsque vous voyagez en Europe, dans la zone euro, vos paiements par carte bancaire et vos retraits d’argent au distributeur de billets vous sont facturés au même prix qu'en France. De même, les virements que vous effectuez en euros vers des pays de l’espace économique européen ne vous coûtent pas plus cher que vos transactions franco-françaises.
👉 Mais attention, lorsque vous voyagez à l’étranger ou que vous commercez avec des clients situés hors zone euro, les choses sont différentes. La plupart du temps, des commissions bancaires et des frais de change s’appliquent à vos retraits et paiements en devises (monnaie étrangère).
Certaines néobanques ne facturent pas de commissions et de frais sur les paiements en devises…
Seules quelques néobanques limitent le coût des paiements et retraits en devises. Mais comment ces établissements réalisent-ils cette petite prouesse ?
C’est simple, ces comptes en ligne ne se font pas rémunérer pour le service rendu lorsqu’ils gèrent un paiement hors zone euro. En clair, ils ne facturent pas de commission sur les transactions internationales hors zone SEPA, ne prélèvent pas de frais fixes et ne prennent pas de marge sur le taux de change.
Par ailleurs, ces néobanques utilisent des réseaux privés pour leurs transactions hors de la zone euro. De cette façon, elles évitent de passer par les circuits d’échange traditionnels et limitent fortement leurs frais.
Pourtant, même dans ces conditions, les paiements en monnaie étrangère ne sont pas forcément gratuits. En effet, payer en devise revient à acheter une monnaie étrangère à un prix appelé taux de change. Or, le taux de change reste dû, même en l’absence de frais et/ou de commissions prélevés par la banque du payeur.
… mais facturent d’autres services en contrepartie ou imposent des volumes de transactions minimums à leurs clients.
Les établissements qui ne facturent pas les paiements hors zone euro doivent, comme les autres, veiller à l’équilibre de leur grille tarifaire. Pour rester rentables, plusieurs solutions s’offrent à eux, notamment :
facturer d’autres services à un tarif plus élevé, par exemple les retraits et/ou les paiements en France et dans la zone euro au-delà de certains seuils.
soumettre l’ouverture de leur compte et/ou l’utilisation de leurs services à certaines conditions, de revenus ou de volumes de transactions par exemple.
faire payer un abonnement.
Avant d’ouvrir un compte, il convient donc de bien analyser vos besoins afin de choisir la formule qui propose les tarifs les plus intéressants sur les services dont vous avez l’usage :
Si vous voyagez très souvent en dehors de l’Europe dans le cadre de votre travail, les néobanques proposant des tarifs avantageux en dehors de la zone euro sont une option à privilégier.
À l'inverse, si vos dépenses professionnelles sont concentrées sur le territoire national et en Europe, choisissez plutôt un établissement qui pratique des tarifs doux pour les paiements réalisés dans cette zone et/ou propose d’autres services pertinents à un prix avantageux.
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