Devenir artisan d'art en micro-entreprise : le guide de A à Z
Publié le 6 octobre
par Camille Deneu
Mis à jour le 14 octobre
4 min. de lecture
Publié par Camille Deneu
Relu par Amandine Dujardin
Mis à jour le 14 octobre
4 min
Vous avez des mains en or et un savoir-faire unique ? Pourquoi ne pas en faire un métier à en devenant artisan d’art auto-entrepreneur ? Que vous soyez céramiste, ébéniste, bijoutier ou créateur·ice dans un autre domaine, le statut d’auto-entrepreneur vous permet de démarrer facilement et rapidement. Mais comment se lancer concrètement ? Dans cet article, on vous guide étape par étape pour vous lancer en respectant les règles du métier.
Qu’est-ce qu’un artisan d’art ? 🔎
L’artisanat d’art, c’est avant tout une rencontre entre l’art et le savoir-faire. Mais attention, tous les métiers artisanaux ne peuvent pas être considérés comme des métiers d’art. Seules certaines activités sont officiellement reconnues par la loi. Pour vérifier si votre activité entre dans cette catégorie, il vous suffit de consulter la liste annexée à l’arrêté du 24 décembre 2015. Cette liste répertorie 217 métiers, répartis dans 219 domaines.
Quelques exemples de familles de métiers d’art :
les métiers du bois : ébéniste, tourneur sur bois, marqueteur ;
les métiers de la céramique : potier, céramiste, sculpteur sur terre ;
les métiers du verre : souffleur de verre, vitrailliste, verrier à la main ;
les métiers du métal : ferronnier d’art, dinandier, bronzier ;
les métiers de la bijouterie : joaillier, bijoutier, sertisseur ;
les métiers du textile et du cuir : maroquinier, tapissier, brodeur ;
les métiers du papier et de l’imprimerie : relieur, graveur, lithographe.
Ces métiers sont souvent transmis de génération en génération ou acquis à travers des années de formation. L’artisan d’art met en œuvre des techniques spécifiques pour créer des objets uniques ou en petites séries, avec un haut niveau de qualité.
Alors, votre activité en fait-elle partie ? Si oui, passons aux étapes pour vous lancer.
1. Suivre une formation pour devenir artisan d’art
Bonne nouvelle, tous les métiers d’art ne nécessitent pas obligatoirement de diplôme pour se lancer, mais cela dépend du secteur d’activité. Vous n’êtes pas encore sûr·e de votre parcours ? Voici ce qu’il faut savoir.
Des diplômes spécifiques selon les métiers
Certaines branches de l’artisanat d’art demandent une qualification spécifique.
Voici quelques exemples de diplômes reconnus :
CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle) : souvent requis pour les métiers manuels comme céramiste ou ébéniste ;
BMA (Brevet des Métiers d'Art) : un niveau supérieur, idéal pour approfondir votre spécialité (bijouterie, verrerie, tapisserie…) ;
DNMADE (Diplôme National des Métiers d’Art et du Design) : parfait pour les créateurs et créatrices travaillant à l’interface entre art et design.
Zoom sur la validation des acquis de l’expérience (VAE)
Si vous avez déjà plusieurs années d’expérience dans votre métier, vous pouvez faire reconnaître votre savoir-faire via la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). En général, 3 ans d’expérience sont nécessaires pour obtenir une certification professionnelle reconnue.
Le compte pro qui accompagne les artisans au quotidien.
2. Connaître et respecter la réglementation en vigueur
Comme pour tout secteur, l’artisanat d’art a ses propres réglementations. Avant de vous lancer, voici quelques points à garder en tête.
Obtenir la qualité d’artisan d’art
Pour être officiellement reconnu comme artisan d’art, il est obligatoire de vous immatriculer au Répertoire des Métiers (RM) auprès de la Chambre des Métiers et de l'Artisanat (CMA). Cette immatriculation vous permet de bénéficier d’aides et de subventions spécifiques au secteur des métiers d’art.
Devenir maître artisan d’art
Si vous avez un diplôme de niveau supérieur (comme un Brevet de Maîtrise) et au moins 10 ans d’expérience, vous pouvez aspirer au titre de Maître Artisan d’Art. Ce dernier valorise votre expertise et peut vous ouvrir de nouvelles portes, notamment en matière de reconnaissance dans les marchés d’art et auprès des institutions culturelles.
Protéger vos créations
En tant qu’artisan d’art, votre travail est souvent unique et précieux. Il est donc conseillé de protéger vos créations via des droits d’auteur ou des dépôts de brevets, notamment si vous travaillez dans des domaines sensibles comme la joaillerie ou le design.
3. Créer sa micro-entreprise
Déclarer son activité en ligne
Depuis le 1er janvier 2023, toutes les démarches de création, modification ou cessation d’entreprise passent par le guichet unique géré par l’INPI. Ce portail centralise vos informations et les redistribue aux organismes concernés (URSSAF, CMA, CCI, etc.). C’est depuis cette plateforme que vous devrez créer votre micro-entreprise pas à pas.
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Immatriculation au Répertoire des Métiers
En tant qu’artisan d’art, vous devrez obligatoirement vous immatriculer au Répertoire des Métiers (RM) via la CMA de votre région. Cette immatriculation vous permet d'exercer officiellement votre profession artistique.
Les autres statuts possibles 🔎
Le statut de micro-entrepreneur est idéal pour débuter, mais d’autres options existent si vous souhaitez évoluer :
EI (entreprise individuelle) : un statut simple sans plafond de chiffre d’affaires qui vous permettra de déduire vos charges professionnelles ;
EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) : une option qui vous offre plus de protection juridique.
SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) : pour celles et ceux qui envisagent de développer leur activité à plus grande échelle.
4. Souscrire les assurances obligatoires
En fonction de votre activité, il est possible que vous ayez l'obligation de souscrire une assurance décennale. Celle-ci vous protégera pendant 10 ans après les réparations effectuées en cas de dommages qui affectent l'ouvrage dans sa solidité et/ou son usage.
Bien que facultative, une assurance Responsabilité Civile Professionnelle (RC Pro) peut également vous être très utile. Elle vous protège en cas de dommages matériels ou corporels causés à des tiers dans le cadre de votre activité.
📌
Sur le même sujet, voici quelle assurance décennale choisir en micro-entreprise.
5. Gérer ses obligations administratives
En tant qu’auto-entrepreneur·se, vous avez des obligations administratives à respecter. Voici les principales.
Déclaration de chiffre d’affaires
Chaque mois ou trimestre, vous devrez déclarer votre chiffre d’affaires via le portail de l’URSSAF dédié aux auto-entrepreneur·ses. Cela vous permet de calculer vos cotisations sociales.
Gestion des factures et devis
Vos factures doivent contenir certaines mentions obligatoires : numéro SIRET, détails de la prestation, montant HT et TTC, TVA (si applicable). Petite astuce : vous pouvez utiliser des logiciels de facturation pour simplifier cette gestion au quotidien.
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Paiement des cotisations sociales
En tant qu’artisan d’art en auto-entreprise, vos cotisations s’élèvent à 21,2 % de votre chiffre d’affaires. Si vous bénéficiez de l'ACRE (Aide à la Création ou à la Reprise d’Entreprise), ce taux est réduit de 50 % la première année.
Devenir artisan d'art en auto-entreprise : le récap’
Voici les infos clés à retenir de cet article :
vous devez déposer votre dossier auprès de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) ;
chaque métier a son code APE (par exemple, 32.12Z pour les bijoutiers, 23.19Z pour les souffleurs de verre) ;
le plafond pour une micro-entreprise est de 77 700 € par an pour les prestations de services ;
le taux de cotisations sociales s'élève à 21,2 % du chiffre d'affaires.
Pour aller plus loin, voici notre guide complet sur les artisans en micro-entreprise.
Vous doutez du fait que la micro-entreprise soit faite pour vous ? Notre simulateur va vous aider à savoir si ce statut correspond à la réalité de votre future activité !