Comment devenir électricien indépendant ?
Publié le 24 janvier 2023
par Olivia Mahieu
5 min. de lecture
Publié par Olivia Mahieu
Mis à jour le 26 juin
5 min
Certaines personnes exercent des métiers qui ne connaissent pas la crise. C’est le cas des électriciens et des électriciennes. Ces pros sont très demandé·es aussi bien par les entreprises que par les particuliers. Face à un secteur prospère, il est tentant de se lancer à son compte. Dans ce guide, nous vous expliquons comment devenir électricien indépendant et éviter les écueils de l'indépendance professionnelle !
Devenir électricien·ne indépendant·e : préambule
On ne s’improvise pas électricien ou électricienne !
Même si l’expérience est primordiale dans les métiers manuels, il est tout aussi important de posséder des qualifications professionnelles.
Dans ces lignes, nous parlerons des diplômes requis pour se lancer à son compte en tant qu’électricien ou électricienne. Mais nous aborderons aussi la question des compétences que tout·e chef·fe d’entreprise doit posséder en matière de :
gestion ;
comptabilité ;
relation aux autres (client·es et fournisseurs) ;
recrutement ;
démarchage commercial, etc.
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Devenir électricien·ne : les diplômes
Pour vous lancer dans le grand bain de l’entrepreneuriat, vous devrez posséder un des diplômes suivants :
un Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) ;
un Brevet d’Études Professionnelles (BEP) ;
ou un diplôme de niveau équivalent ou supérieur dédié aux métiers de l’électricité.
Si toutefois vous ne possédez pas de diplôme, vous devrez pouvoir justifier de trois années d’expérience professionnelle acquises dans un pays de l’Union européenne.
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La réglementation exige que sur chaque chantier, soit présente en permanence une personne diplômée ou possédant trois années d'expérience minimum. Vous ne pourrez donc pas laisser des salarié·es qui ne possèdent pas ces exigences réglementaires seuls. Si vous employez des apprenti·es peu qualifié·es, gardez un œil attentif sur eux.
Entreprise d’électricité : les assurances
En tant qu'électricien, vous devez obligatoirement souscrire certaines assurances pour protéger votre clientèle et vous-même en cas d’accident ou de défaut de conformité sur un chantier.
Souvent, les sociétés d'assurance proposent des contrats globaux d’assurance multirisque professionnelle. Attention tout de même à vérifier ce que le contrat contient afin que vous et votre clientèle soyez correctement couverts.
Voici les assurances devant être comprises dans votre contrat multirisque professionnel :
La garantie décennale
Absolument obligatoire, la loi impose cette assurance à tous les prestataires du bâtiment sans exception. La garantie décennale débute à partir de la date de réception des travaux et dure dix ans ! 🕙
Que fait la garantie décennale ?
Elle couvre les client·es dès lors que surviennent des problèmes suite à la réalisation des travaux. Ces soucis liés aux travaux impactent généralement la solidité de l’ouvrage ou le rendent impropre à son usage.
La garantie décennale des travaux électriques s’applique sur les dommages des bâtiments dès lors que des travaux électriques ont été mal réalisés. Les non-conformités électriques peuvent rendre un bien immobilier “impropre à son utilisation”.
La responsabilité civile professionnelle
L’assurance responsabilité civile professionnelle est obligatoire pour les électriciens et les électriciennes. Elle vous protège contre tous les dommages causés dans le cadre de votre activité professionnelle.
Une omission, une négligence ou une erreur peut vous mener à :
des dommages corporels (blessure) ;
des dégradations matérielles ;
des dommages immatériels, etc.
L’assurance véhicule
Lorsque l’on est indépendant·e, nous devons protéger notre matériel professionnel, notamment notre véhicule et ce qu’il y a à l’intérieur. L’assurance de votre véhicule couvre ainsi vos déplacements professionnels.
Le stage de préparation à l’installation
Depuis la promulgation de la loi PACTE le 24 mai 2019, le stage de préparation à l’installation (SPI) est désormais facultatif. Vous pouvez vous lancer comme électricien ou électricienne, quel que soit le statut juridique choisi, sans cette formation.
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Les professionnel·les de l'électricité doivent respecter les normes en vigueur. Citons notamment la norme NF C 15 100 sur les installations électriques des bâtiments d'habitation et les réglementations thermiques comme la RT 2012. Ils doivent aussi rester en veille pour noter lorsque des changements de réglementation ont lieu.
Entreprise d’électricité : les statuts juridiques
Choisir le statut juridique de son entreprise est une étape primordiale mais complexe. Les solutions qui s’offrent à vous sont multiples !
Chaque statut juridique envisageable offre avantages et inconvénients et doit être scruté à la loupe au regard de vos besoins, de votre fonctionnement et de vos objectifs.
La micro-entreprise
Nouveau nom de l’auto-entreprise, la micro-entreprise combine facilité de gestion et avantages fiscaux. Il est parfait lorsqu’on se lance et que l’on possède peu de visibilité sur l’avenir. Toutefois, il n’est pas adapté à toutes les situations professionnelles.
Ce statut est limité en termes de chiffre d’affaires ! 📊
Vous ne pourrez pas dépasser 77 700 € de chiffre d'affaires pour conserver le statut. Et si vous dépassez 39 100 € de chiffre d'affaires, vous devrez réaliser une déclaration de TVA. On s’éloigne alors de la simplicité du statut.
L'entreprise individuelle
L’entreprise individuelle permet d’exercer en son nom propre. Le ou la professionnel·le est responsable de ses actes et l'entreprise ne possède pas la personnalité morale. Sa création et sa gestion sont donc simplifiées. Les bénéfices de l’entreprise sont imposés à l’impôt sur le revenu en même temps que les autres revenus du foyer fiscal.
Un avantage important a été introduit par la loi du 14 février 2022. Les entrepreneurs et les entrepreneuses peuvent séparer leur patrimoine professionnel de leur patrimoine personnel.
Si ce statut offre des avantages en termes de simplicité de gestion, il est toutefois peu adapté si vous souhaitez embaucher du personnel.
La création d’une société
Vous pouvez faire le choix de la création d’une société dotée d'une personnalité morale telle que la SARL, la SASU ou l’EURL.
Chacune de ces sociétés possède là encore des avantages et des inconvénients pour votre activité.
Toutes trois exigent des formalités plus lourdes que les solutions présentées auparavant :
rédaction et dépôt des statuts ;
versement d’apports pour constituer un capital social ;
publication d’un avis de constitution dans un journal d’annonces légales.
Ces démarches représentent du temps et un coût non négligeable selon l’état de votre activité.
L’une des spécificités de la SASU est de vous affilier au régime général de la Sécurité sociale en tant qu'assimilé-salarié alors que pour toutes les autres structures présentées, vous êtes travailleur non-salarié.
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Si vous souhaitez vous lancer avec des associé·es, vous devrez obligatoirement choisir un statut adapté comme la SARL.
Le compte pro qui redonne la liberté aux indépendant·es.
Devenir électricien·ne indépendant·e : mémo 📝
Désormais, vous avez toutes les cartes en main pour devenir électricien indépendant ou électricienne indépendante !
Toutefois, nous ne doutons pas que vous ayez encore de nombreuses questions non résolues. C’est pourquoi nous vous invitons à consulter notre article sur les piliers d’un business solide.
Et si vous vous sentez prêt·e à vous lancer, nous vous accompagnons dès maintenant dans toutes vos démarches.