Comment calculer l'empreinte carbone d'un déménagement ? Exemple de Shine
Publié le 28 février
par Alice Gaulier
4 min. de lecture
Publié par Alice Gaulier
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Chez Shine, nous mesurons notre empreinte carbone depuis maintenant 5 ans. Nous vous partageons les résultats et nos apprentissages pour contribuer à la réflexion environnementale et inspirer d'autres acteurs. Pour réduire notre empreinte, nous avons déjà mis en place de nombreuses mesures significatives : systématiser l’usage du train, faire des repas végétariens une habitude lors de nos événements d’entreprise, autoriser le télétravail…
Aujourd'hui, nous vous parlons des mesures mises en place pour limiter l'impact carbone de notre récent déménagement.
L’avant-propos
Chaque année, lorsque nous nous adonnons à l’exercice du calcul de l’empreinte carbone de Shine, de nouveaux postes d’émission apparaissent. C’est ainsi que nous avons par exemple fait l’exercice de calculer l’empreinte carbone d’un stand Shine sur un salon.
Pour 2023, un nouveau poste d’émission est apparu, car dans le courant de l’année, nous avons déménagé de nos anciens locaux.
Ce déménagement a occasionné des travaux, des achats, du temps de travail et des déplacements… mais aussi des cheveux arrachés pour intégrer tout ça à notre empreinte carbone globale !
Le déménagement : un incontournable pour une entreprise en croissance
Shine est une entreprise en forte croissance. En quelques années, nous sommes passés d’une dizaine de collaborateurs à près de 300 aujourd’hui. Nous sommes nombreux à être en télétravail complet, mais le nombre de salariés en région parisienne a aussi augmenté.
Et il fallait un endroit qui puisse accueillir tous les salariés en région parisienne et aussi celles et ceux en région, qui reviennent au bureau environ 2 jours par mois.
Ainsi, lors de la recherche de nos nouveaux locaux, nous avons cherché un endroit capable d’accueillir tout le monde, à Paris, en accord avec nos valeurs.
Notre pépite trouvée, nous avons été accompagnés par Yemanja pour l’aménager. La fièvre de l’empreinte carbone s’empare une fois de plus de nous, et nous nous demandons : mais à combien de tonnes de CO2 peut bien se chiffrer un tel déménagement ?
En collaboration étroite avec Constance Chappey de Yemanja, nous avons pu mener à bien ce projet et avoir un ordre de grandeur de l’impact carbone de notre déménagement.
Comment mesurer l'empreinte carbone d’un déménagement ?
Comme pour tout calcul d’empreinte carbone, la méthodologie reste la même : il faut faire une belle liste de toutes les dépenses et trouver les facteurs d’émission carbone associés pour avoir une donnée en tonnes de CO2e équivalentes.
Nous avons distingué 3 postes d’émission principaux pour le déménagement :
1. Les achats réalisés pour les nouveaux bureaux
Nous avons listé l’ensemble des achats qui ont été effectués, en précisant s’il s’agit de seconde main ou de neuf.
Cette liste comprend évidemment les tables, chaises, fauteuils, canapés achetés, mais aussi les luminaires, les rideaux, les tableaux, les litres de peinture…
L’empreinte carbone de ce poste a été grandement limitée par la réutilisation de fournitures que nous avions déjà, ainsi que par les achats seconde main effectués.
2. Le nombre de jours travaillés par nos prestataires
Une fois la liste des achats effectuée, il faut prendre en compte le temps que cela a pris :
le temps de réflexion en amont sur le projet ;
le temps des travaux ;
le temps de fabrication des meubles sur mesure dans les ateliers de Yemanja…
Yemanja nous a communiqué le nombre de jour-homme total. Le temps passé chez Shine sur le projet n'a pas été comptabilisé dans ce calcul, car déjà présent dans l’empreinte carbone globale de Shine. Pfiou, risque de double comptabilité écarté !
3. Le transport des affaires conservées d’un bureau à l’autre
Ce poste a été très limité pour notre part : la plupart des meubles dans les précédents locaux ne nous appartenaient pas (location) et nos nouveaux locaux sont géographiquement très proches. Nous avons donc pu déplacer les affaires à pied ou à vélo.
Ce poste d’émission a donc été très faible, alors qu’il aurait pu être conséquent.
Résultat : un déménagement à 6,5 tonnes de CO2e
Nous avons pu chiffrer notre déménagement à 6,5 tonnes de CO2e, qui se répartit de la façon suivante :
On constate que le poste achat écrase très largement les autres. Comme précisé plus haut, cela s’explique aussi par le fait que d’autres postes d’émission soient négligeables dans notre cas. Il s’agit par exemple des transports : la proximité immédiate des deux bureaux et le peu d’affaires nous appartenant en propre ramènent les émissions à presque 0.
Et alors, 6,5 tonnes de CO2e, c’est beaucoup ?
Faire le calcul nous permet de nous rendre compte des ordres de grandeur. Par rapport au total de notre empreinte carbone, c’est peu, mais ce n’est pas négligeable pour autant. C’est même plus que l’empreinte carbone de notre séminaire !
Quelques gestes simples pour limiter l’empreinte carbone d’un déménagement
En conclusion, un déménagement peut rapidement peser dans l’empreinte carbone pour peu qu’on ne fasse pas attention à quelques règles simples :
achats : réutiliser un maximum les éléments existants, se sourcer le plus localement possible, chiner de la seconde main ;
transport : limiter le nombre de trajets, s’il est possible de faire le déménagement à pied ou à vélo, c’est magnifique, sinon opter pour des véhicules électriques ;
travaux : réutiliser le plus possible le bâti existant et privilégier des matériaux bas carbone et locaux.
Voilà ce que cette aventure nous aura appris !
J’y pense, vous voulez peut-être voir à quoi ressemblent nos nouveaux locaux ? Pour les curieux et curieuses, les photos sont sur le site de Yemanja ! 👀