Les 4 peurs qui vous empêchent de vous lancer en freelance
Publié le 9 février 2022
par Anais Robin
Mis à jour le 28 octobre
5 min. de lecture
Publié par Anais Robin
Relu par Victoria Grimaldi
Mis à jour le 28 octobre
5 min
« Quoi tu veux devenir freelance ? Tu peux dire adieu à tes projets d’appart / ta retraite / ta stabilité ! Tu vas te morfondre, tout seul chez toi ! Et si t’as pas de clients ? »
Vous avez peut-être entendu ça dans votre entourage. Ou bien c’est votre propre scénario catastrophe à vous.
Avoir peur, c’est normal. En freelance depuis un an et demi, j’ai rencontré beaucoup de gens qui hésitaient. Entendre Johann Ouaki, fondateur d’une école pour freelances, parler de ces réticences à Switch Collective m’a motivé à écrire sur ces peurs.
Prenons une par une les 4 peurs les plus communes avant de se lancer en freelance pour leur tordre le cou.
Le compte pro qui redonne la liberté aux freelances.
😱 J’ai peur de ne pas avoir de clients !
Le travail ne paie pas : c’est le travail intelligent qui paie. Imaginez que vous cherchez un freelance pour votre spectacle de magicien. Plutôt que rechercher “freelance apprenti magicien” sur internet, vous allez demander autour de vous qu’on vous recommande quelqu’un.
La recommandation est la clé d’un business viable. C’est comme ça que tous mes amis trouvent des missions. Plutôt que de faire de la prospection “à froid” en envoyant des mails à tour de bras ou passer des heures à créer un site web, mettons notre temps où il fera la différence : travaillons à être recommandé dans le milieu qui nous intéresse.
Pour cela, quelques règles :
Entourons-nous. Travailler avec d’autres gens qui n’ont pas de bureaux fixes, ça permet de voir du monde (et en plus c’est sympa).
Faisons en sorte que notre réseau sache ce que nous faisons. (Si vous n’aimez pas le mot, dites “entourage”, “proches”, “amis et amis de mes amis”, “vagues connaissances et parfaits inconnus qui m’ont ajouté sur Linkedin”). Quel freelance peut jurer que tout son entourage proche sait ce qu’il fait ? Une fois que les gens savent, ils deviennent nos chevaliers servants : nous recommandent, font appel à nous. Trouvons le moyen de leur expliquer ce que nous faisons.
Faisons en sorte que nos clients soient satisfaits. S’ils sont contents, ils nous recommanderont, et quand on arrive recommandé, la vente est — presque — déjà faite.
Le tour est joué !
💰 J’ai peur d’être trop cher !
Vous avez fait vos calculs et vous êtes arrivé à un tarif horaire minimum qui vous convient pour vivre comme vous le souhaitez. Mais il vous semble élevé et vous avez peur que personne ne vous missionne à “ce prix-là”… Vous avez peur qu’on vous trouve trop cher.
Regardez les choses sous un autre angle. Imaginez que vous avez un loup dans votre salon. Vous seriez prêt à payer très cher le dresseur de loups qui vous aiderait à le sortir de chez vous.
Vous ne vendez ni un métier, ni une compétence, mais une solution : plus de loup dans le salon ! Il est normal que le prix soit à la hauteur de la solution que vous apportez.
Les entreprises ne paient pas un designer UX ou une compétence de designer, elles achètent votre service : une amélioration de leur interface.
Demandez-vous : “qu’est-ce que le client en retire ?” et mettez en avant la solution que vous apportez.
Dites-vous aussi qu’une partie du prix que vous annoncez ne fait que transiter par vous et reviendra à la Sécurité Sociale (environ 25% quand on est micro-entrepreneur), ou sera utilisé pour faire fonctionner votre entreprise.
Enfin, ne vous inquiétez pas si on négocie votre devis. “Si le client ne négocie pas, c’est mauvais signe” explique Johann Ouaki “ou vos tarifs sont trop bas, ou la personne ne connaît pas le business, et dans ce cas-là vous ne voulez peut-être pas travailler avec eux”.
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🙈 J’ai peur de l’administratif !
Comme je vous comprends. Je ne suis pas non plus fan de formulaires, de factures et d’acronymes. Mais ne vous inquiétez pas, si j’y arrive, tout le monde y arrive.
Pour se lancer, Johann recommande le statut de microentrepreneur : on le crée en 5 minutes (selon lui) et on le supprime en autant. Un bon moyen d’essayer.
Mettez-vous des rappels pour payer vos cotisations en ligne avant la fin de chaque mois ou tous les trimestres les 30 avril, 31 juillet, 31 octobre et 31 janvier, pour payer la CFE tous les ans et pour déclarer vos impôts. Vous n’avez pas de TVA à payer si vous êtes micro-entrepreneur, sauf si vous dépassez un certain seuil. Si vous avez toujours peur, vous pouvez prendre un comptable, ça coûte environ 70 à 80€ par mois.
Le RSI est très critiqué : il n’y a pas de chômage, pas de congé maladie. Prenez ça en compte (notamment dans vos tarifs).
Et si je me casse la jambe, ou que je renverse le café sur l’ordinateur de mon client ? Il faut prendre une assurance responsabilité civile ainsi qu’une assurance prévoyance en cas d’arrêt maladie, afin d’avoir un revenu assuré si vous ne pouvez plus travailler.
🍳 J’ai peur du risque !
Être freelance, c’est risqué ? Pas si simple. Si un salarié met tous ses oeufs dans le même panier, un freelance les place de façon stratégique : un oeuf ici, un là, un un peu plus loin… Si un panier se perce, les autres sont toujours là. Vu comme ça, qu’est-ce qui paraît le plus stable : vivre tous les jours des petits risques ou risquer très gros de loin en loin ?
Un salarié n’est pas à l’abri de se faire virer, d’être piégé dans une entreprise qui ne lui convient pas, de vouloir partir et de ne pas arriver à se faire embaucher ailleurs. Un indépendant a en revanche l’habitude de mitiger le risque. S’il se retrouve dans une situation qui ne lui convient pas, il est armé pour se lancer dans autre chose.
Ce qui fait vraiment la différence de risque ce n’est pas son statut, c’est l’investissement en soi (être sain, se former), et en ses relations (les rencontres, ce qu’on partage).
Et voilà !
Si vous choisissez le freelance, y aura des moments avec moins de projets et moins de clients et des moments où les contrats pleuvront et vous serez très excité.
Si vous avez peur, c’est normal. Mais faites-vous confiance : on y arrive.
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