Comment réaliser une levée de fonds ? (mode d’emploi)
Publié le 17 novembre 2023
par Pascale Duc
7 min. de lecture
Publié par Pascale Duc
Mis à jour le 13 septembre
7 min
La levée de fonds concerne les start-ups et entreprises ayant besoin d’augmenter leur capital social. Pour cela, la société fait appel à des investisseurs existants ou externes. En contrepartie, ils obtiennent des parts sociales ou des actions dans la société. Cela leur permet de participer à la vie de l’entreprise, de toucher des dividendes en cas de bénéfices et de réaliser une potentielle plus-value.
Envie de collecter des fonds pour votre entreprise ? Voici comment réaliser une levée de fonds étape par étape !
1. Préparer son projet de levée de fonds
Vous avez choisi le bon statut pour statut pour lever des fonds ? Il faut désormais vous préparer à présenter votre projet aux investisseur·ses. Il doit être crédible et solide. Il doit inspirer confiance et pour cela, vous devez être convaincant·e.
📅 Il peut s’écouler de 6 à 9 mois entre le début et la fin de la levée de fonds.
Le pitch deck
Il s’agit d’une présentation visuelle courte, en principe sous la forme de slides (de 10 à 20 maximum, à présenter en environ 5 minutes). Pour réussir votre pitch investisseur, vous devrez aborder, lors du premier entretien avec les investisseur·ses, les points essentiels du projet : le besoin, la solution apportée, les moyens pour y arriver… Il doit susciter l’intérêt des potentiels investisseurs.
Les 3 critères fondamentaux du pitch deck sont :
la valeur de l’équipe ;
le marché adressable ;
la capacité d’exécution.
Le business plan
Le business plan ou plan d’affaires va plus loin que le pitch deck. C’est sur lui que s’appuie la viabilité du projet.
Il doit être concis (pas plus de 30 pages) mais il doit impérativement contenir certaines informations :
la composition de l’équipe fondatrice ;
les produits ou services proposés ;
la présentation des valeurs de l’entreprise ;
une étude de marché ;
un bilan prévisionnel qui démontre la rentabilité du projet (avec un compte de résultat, un plan de financement et un budget mensuel de trésorerie) ;
la stratégie commerciale ;
le business model ;
l’executive summary, résumé global du business plan et du pitch deck, qui tient en 1 page ou 2.
Le business plan ne doit surtout pas être trop technique. Il doit être compris facilement par les investisseur·ses. Il ne faut pas hésiter à y inclure des schémas et des graphiques clairement expliqués, ils rendront l’ensemble plus digeste.
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La captable (table de capitalisation)
Il s’agit d’un tableau récapitulatif de la répartition du capital dans l’entreprise. Il reprend les actions émises à date et le prix d’émission. Les personnes prêtes à investir apprécient d’avoir ce document, car il leur permet de connaître l’impact de leur engagement financier dans le fonctionnement de la société.
L’estimation du montant à lever
Même si certains conseillent de lever tout de suite le plus possible, la levée de fonds présente des risques et il est plus sage de rester prudent.
Il est souvent recommandé de lever le montant suffisant pour couvrir les 12 à 18 mois qui suivent. Quitte à faire une nouvelle levée ensuite. Comme vous devez compter au moins 6 mois pour une levée de fonds, vous pourrez vous y prendre à temps pour la prochaine en ayant déjà les premiers résultats à présenter.
Dans ce montant il faut prévoir, entre autres :
les recrutements ;
le budget recherche et développement ;
l’ouverture de points de vente…
Certaines entreprises préfèrent effectuer plusieurs levées de fonds plus rapprochées.
Pour décider du montant de la levée de fonds, vous avez une autre option qui consiste à se référer à la part de capital que vous souhaitez céder lors de la création de l’entreprise. Elle est souvent de 10 à 20 %.
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La levée de fonds peut être destinée à un capital d’amorçage (financement du projet) ou à un capital de développement (croissance du projet).
La valorisation du projet
La valorisation d’une start-up est plus complexe que pour une entreprise classique puisque le chiffre d’affaires et les bilans ne sont pas encore disponibles.
Pour une start-up, il faut s’appuyer sur d’autres facteurs tels que :
le stade d’avancement du projet ;
le produit développé ;
le positionnement concurrentiel ;
le niveau d’innovation ;
la taille du marché…
2. Rechercher des investisseurs
De la même façon qu’un commerçant a un client idéal, vous devez définir votre profil d'investisseur idéal. Cette personne va prendre part à la vie de votre entreprise, vous ne pouvez pas la choisir à la légère.
Celles et ceux qui investissent vont vous apporter, certes, leurs fonds, mais également leur expérience, leur savoir-faire et leur réseau. Une raison de plus pour bien les sélectionner ! Il ne faut pas hésiter non plus à cibler plutôt celles et ceux qui ont déjà participé à la création d’entreprises du même secteur que le vôtre.
Quand vous avez identifié les investisseur·ses, vous devez leur envoyer votre dossier et ce sont eux qui reviennent vers vous.
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Les investisseur·ses peuvent être des fonds de capital risque ou des business angels (personne physique).
3. Signer le contrat de confidentialité
Les négociations qui vont avoir lieu ne regardent que vous et vos futurs partenaires financiers. Pour vous assurer de la confidentialité des étapes qui vont suivre, vous pouvez signer et faire signer aux investisseur·ses un contrat de confidentialité ou non-disclosure agreement (NDA). Il engage toutes les parties à garder confidentiels les termes des négociations (montant, contreparties…).
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4. Participer aux négociations
La lettre d’intention
Une fois les investisseur·ses identifié·es et les NDA signés, c’est le moment de commencer les négociations pour de bon. La lettre d’intention ou term sheet fournit un cadre aux dispositions juridiques et financières des négociations. Il ne s’agit pas d’un engagement, mais plutôt d’un guide pour structurer le déroulement des pourparlers.
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C’est la signature de la lettre d’intention qui déclenche la phase suivante, celle de la due diligence.
La due diligence
Pendant la due diligence, les investisseur·ses vont étudier minutieusement votre dossier : potentiel, faisabilité, crédibilité… Durant cette phase, les investisseur·ses peuvent à tout moment vous demander des informations complémentaires. Il faut vous tenir prêt·e à leur donner !
La rédaction d’un nouveau pacte d’actionnaires
Les termes précis de la levée de fonds doivent être négociés et formalisés par un pacte d’associés ou d’actionnaires. Celui-ci fixe les rôles et les droits de chacun au sein de l’entreprise. Il doit être rédigé avec attention car il présage des relations entre les acteurs de la société.
Le pacte d’actionnaires doit également prévoir la façon dont les personnes qui auront investi peuvent sortir du capital. Le but pour les investisseur·ses est de pouvoir se retirer rapidement au moment stratégique, en ayant réalisé la plus importante plus-value pour le fonds d’investissement dont ils dépendent. Ce n’est en revanche pas forcément le cas pour les business angels qui investissent pour leur compte personnel.
La sortie des investisseur·ses peut prendre plusieurs formes, notamment :
la cession de gré à gré : les actions sont rachetées par la société ou par un·e autre actionnaire.
l’introduction en bourse : c’est la sortie la plus intéressante en matière de plus-value.
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Les négociations doivent être financières, mais également juridiques. Cela inclut, par exemple, la notion de propriété intellectuelle.
5. Procéder au closing
C’est la dernière étape de votre levée de fonds. Le capital social de l’entreprise doit désormais être augmenté. Cette phase comporte plusieurs points.
La convocation d’une AGE (assemblée générale extraordinaire)
Cette assemblée générale extraordinaire a pour but de voter et d’acter l’augmentation du capital et l’entrée des actionnaires dans la société, selon le pacte d’associé·es qui a été signé. C’est lors de cette AGE que sont votés les nouveaux statuts.
La signature par les investisseur·ses des bulletins de souscription d’actions
Les bulletins de souscription d’actions sont à signer au moment de la mise en place du pacte d’actionnaires, par les personnes qui investissent. Ils sont ensuite envoyés à la société.
La délivrance d’un certificat de dépôt
En échange de la présentation des bulletins de souscription et de la réception des fonds, la banque vous délivre un certificat de dépôt. Ce certificat atteste de la réalisation des souscriptions.
Formalités légales
Toutes les procédures administratives habituelles doivent être remplies :
enregistrement des statuts et du formulaire CERFA M2 auprès du greffe du tribunal de commerce ;
publication dans le journal d’annonces légales…
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Récap’ des étapes d’une levée de fonds réussie
Voici un résumé des étapes à suivre pour une levée de fonds réussie :
la préparation de la levée de fonds (pitch deck, business plan, captable, estimation du montant à lever, valorisation du projet) ;
l’identification et la recherche d’investisseurs ;
la signature des contrats de confidentialité ;
les négociations (lettre d’intention, due diligence, rédaction du pacte d’actionnaires) ;
le closing (convocation d’une AGE, signature des bulletins de souscription d’actions, délivrance du certificat de dépôt, formalités légales).
La procédure de levée de fonds prend plusieurs mois. Si vous avez un besoin plus urgent, vous pouvez consulter notre article sur les solutions de financement à court terme.
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