Comment ouvrir une entreprise de maçonnerie ?
Publié le 8 septembre 2022
par Camille Deneu
Mis à jour le 12 novembre
par Antoine Collin
8 min. de lecture
Publié par Camille Deneu
Relu par Antoine Collin
Mis à jour le 12 novembre
8 min
Depuis plusieurs années, l’activité de maçon profite de l’embellie du secteur du bâtiment et de la construction neuve. Ce marché en croissance séduit des entrepreneurs qui souhaitent s’installer. Vous voulez ouvrir votre entreprise de maçonnerie ? Voici les grandes étapes à respecter pour concrétiser un projet viable.
Les pré-requis pour ouvrir une entreprise de maçonnerie
Quel diplôme pour ouvrir son entreprise de maçonnerie ?
Est-il possible d’ouvrir une entreprise de maçonnerie sans diplôme ? Sur le principe, la réponse est non. En effet, la maçonnerie relève de l’artisanat : il s’agit d’une activité réglementée dont les formalités sont gérées par la CMA (Chambre des Métiers et de l’Artisanat). Pour ouvrir votre entreprise de maçonnerie, vous devez détenir une qualification professionnelle adéquate. Par exemple : CAP maçon, BTS bâtiment, Bac pro technicien d’étude du bâtiment, etc.
Toutefois, votre expérience professionnelle en tant que maçon peut pallier l’absence de formation spécifique. Pour cela, vous devez justifier d’une expérience professionnelle de plus de trois ans en tant que maçon. Alors, vous pouvez vous installer comme indépendant sans détenir l’un des diplômes pré-cités.
Quelles autres compétences et qualités ?
Au-delà de la maîtrise technique de son métier, l’entrepreneur dans le domaine de la maçonnerie gère une entreprise. D’autres compétences et qualités sont alors sollicités dans le cadre de missions annexes à la réalisation des chantiers en elle-même :
Commerce : savoir établir un devis, budgétiser correctement un chantier (matériaux, main d'œuvre, matériel…), prospecter de nouveaux clients, négocier des prestations, convaincre des prospects de signer…
Organisation : planifier correctement un chantier, anticiper les périodes sans activité, assurer l’organisation et la communication sur les chantiers, bien gérer les délais des approvisionnements matériaux…
Quelles ressources pour ouvrir et gérer votre entreprise ?
Si vous disposez de peu de compétences en gestion, commerce et planification, il existe des stages de préparation à l’installation qui peuvent être très enrichissant pour vous.
De même, certains outils vous feront gagner en sérénité. Outil de facturation et de création de devis, module de relance de facture, rappel des échéances administratives ou encore outil de gestion comptable simplifié : chez Shine, nous proposons, en plus d'un compte pro, une sélection d'outils pensés pour simplifier votre quotidien.
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Connaître le marché de la maçonnerie
Étudier les tendances du marché
Avant de créer votre entreprise de maçonnerie, il est essentiel de connaître le marché sur lequel vous vous lancez. Étudier votre marché est donc la première étape pour vérifier s’il existe ou non une opportunité commerciale à laquelle votre projet répond. Cette analyse approfondie du marché du bâtiment et de la construction permet de vérifier si votre projet est viable économiquement, de minimiser les risques d’échecs et d’anticiper vos futures actions.
Parmi les informations à analyser pour réaliser votre étude de marché :
Chiffres du marché du bâtiment et de la construction ;
Part de votre segment de marché ;
Répartition de la construction neuve et de la rénovation ;
Tendances des marchés publics ;
Tendances de l’immobilier ;
Concurrence nationale et locale ;
Potentiels fournisseurs…
La demande et la concurrence en local
Etant donné que votre entreprise est implantée dans une zone de chalandise définie, il faudra compléter votre étude avec les données de la zone géographique d’implantation. Vous pourrez par exemple vous demander :
Quelle est la demande sur la zone ciblée ?
Quelle est la concurrence sur cette zone ?
L’étude de la concurrence revêt une importance particulière :
Type de concurrence : légale, travailleurs détachés mais aussi le travail illégal qui représente une concurrence pour les maçons installés.
Type d’entreprise : petites entreprises, PME, grandes entreprises du BTP.
Compétences : rénovation et/ou construction, maisons individuelles, bâtiments publics, rénovation thermique…
Type de chantier :
Prix : les PME régionales proposent souvent des prix plus compétitifs que les indépendants, par exemple.
La réglementation
Exercer en tant que maçon suppose de se conformer à la réglementation qui encadre les métiers du bâtiment. Voici la liste non exhaustive des réglementations les plus importantes que vous devrez respecter :
Affichage des prix : avant la conclusion d’un contrat, le maçon doit afficher et annoncer le coût de l’intervention avant de débuter celle-ci. Un devis doit obligatoirement être établi. Il mentionne notamment le taux horaire, les modalités de décompte du temps estimé, les frais de déplacement…
Assurances : l’assurance professionnelle est obligatoire avant l’ouverture de tout chantier. En cas d’intervention sur des chantiers de gros œuvre et de construction, une assurance responsabilité civile décennale est également requise. Shine vous propose d’ailleurs, en partenariat avec Assurup, la seule assurance décennale 100 % en ligne de France, cliquez ici pour en profiter si vous êtes déjà client·e Shine.
Réglementation RT 2012 : les matériaux d’isolation et leur installation doivent être conformes aux normes de la directive RT 2012 sur la réglementation thermique des bâtiments.
Sécurité des travailleurs et habilitation électrique : application des principes de prévention prévus par le Code du travail. En cas d’opération prévue sur des installations électriques, une habilitation spécifique doit être délivrée par l’entreprise.
Autorisation de conduite d’engins : chaque salarié amené à conduire des engins automoteurs ou des appareils de levage sur chantiers (grue, chariot élévateur…) doit disposer d’une autorisation. Celle-ci est délivrée par l’entreprise après évaluation de l’état de santé du salarié.
Interdiction de confier des travaux dangereux à un jeune de moins de dix-huit ans.
Respect des normes de sécurité et d’accessibilité (ERP) : pour les établissements qui reçoivent du public.
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Construire un projet viable
Rédiger un business plan
Votre business plan est une présentation détaillée de votre projet de création d’entreprise. L’objectif est d’en démontrer la cohérence et la viabilité. Ce document stratégique s’appuie notamment sur votre prévisionnel financier pour démontrer si l’activité sera rentable et quels résultats financiers elle pourra engendrer.
Si vous avez besoin d’obtenir des financements pour lancer ou développer votre projet, rédiger un business plan renforcera votre crédibilité auprès de potentiels investisseurs.
Parmi les points à aborder :
étude du marché ;
étude de la clientèle ciblée ;
concept et positionnement du projet ;
besoins humains et matériels ;
compte prévisionnel de résultat ;
bilan prévisionnel de l’activité ;
choix de la structure juridique ;
implantation si boutique physique.
Estimer vos besoins
Pour établir votre prévisionnel financier et évaluer vos besoins de financement, il faut tenir compte de l’ensemble des postes de dépense supposés par la création de votre entreprise de maçonnerie. Le plus souvent, on retrouve :
Des investissements : véhicules professionnels aptes à transporter le matériel, engins de chantier, outillage et matériel professionnel, aménagement du local professionnel, marquage publicitaire des véhicules…
Les salaires : dans un business plan, les salaires sont censés représenter 20% du chiffre d’affaires environ. Une valeur qui comprend les charges patronales et les cotisations du TNS. Ces pourcentages seront différents concernant les charges de personnel, selon qu’il s’agit d’une entreprise individuelle ou d’une société.
Des charges courantes : achat de matériaux, carburant, entretien des véhicules, quincaillerie, petit outillage, loyer du local, frais d’assurance, frais de gestion, frais de communication…
La fiscalité et les cotisations sociales : elles dépendent du statut pour lequel vous avez opté pour la création de votre entreprise.
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Créer votre entreprise de maçonnerie
Choisir un statut juridique
Pour débuter une activité de maçonnerie en toute légalité, il vous faudra choisir un statut juridique. Ce choix est en effet nécessaire pour réaliser les formalités nécessaires à la création de votre entreprise.
Si vous créez votre entreprise seul, vous pourrez envisager plusieurs options :
Entreprise individuelle : EI classique ou micro-entreprise ;
Société commerciale : entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) ou société par actions simplifiées unipersonnelle (SASU).
Vous vous associez pour votre projet ? EURL et SASU se déclinent respectivement en SARL et SAS, permettant la création d’entreprise à plusieurs associés.
Chaque statut juridique implique des contraintes différentes. En outre, la flexibilité est plus ou moins importante en matière d’organisation, de gestion et de développement. Parmi les critères à étudier : l’impact social et fiscal, les obligations légales relatives au statut ou encore les garanties apportées. Ces enjeux poussent de nombreux entrepreneurs à se faire conseiller par un expert juridique.
Les étapes pour créer son entreprise de maçonnerie
Une fois que vous avez déterminé quel statut juridique est le plus approprié à votre situation, vous pouvez créer votre entreprise. La démarche s’articule autour de ces formalités obligatoires :
Rédaction des statuts juridiques : ceux-ci prennent en compte le nom de l’entreprise, la forme juridique choisie, le nom et l’objet social de l’entreprise…
Publication d’une annonce au Journal d’Annonces Légales : cette formalité obligatoire doit mentionner les informations juridiques de votre activité.
Dépôt de capital social : il varie selon la forme juridique choisie et doit être déposé sur un compte professionnel bloqué.
Immatriculation au RCS : pour votre immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés, vous devrez remplir le Cerfa M0 (à compléter en ligne sur le site du guichet unique de l’INPI) et rattacher certaines pièces obligatoires (annonce publiée au Journal d’Annonces Légales, etc.) Après vérification par le tribunal compétent, vous obtiendrez en retour votre Kbis.
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