Ouvrir un bar en France en 7 étapes
Publié le 14 février 2023
par Pierre Ecuvillon
9 min. de lecture
Publié par Pierre Ecuvillon
Mis à jour le 1 juillet
9 min
Vous souhaitez créer un lieu convivial où les client·es sont impatient·es de se retrouver ? Profitez de l’engouement retrouvé pour les bars en ouvrant votre propre brasserie ! Mais attention : un bar n’est pas une entreprise comme une autre. Son ouverture demande une préparation minutieuse et le respect de nombreuses formalités. Notre guide vous aide à penser à tout !
Étape n°1 : réaliser une étude de marché
L’étude de marché vous permet de mieux appréhender les tendances et les évolutions du secteur des débits de boisson.
Analyse conjoncturelle
Pour analyser la conjoncture actuelle, voici quelques questions à vous poser :
Combien de bars ouvrent en France chaque année ?
Combien d’établissements ferment ?
Comment le secteur s’est relevé de la crise sanitaire ?
Quelles sont les tendances de consommation dans les débits de boisson ?
Quels concepts ont les faveurs du public (établissements généralistes ou spécialisés) ?
Vos recherches vous permettront de dégager d’autres questionnements. Par la suite, vous devrez également vous intéresser à la concurrence immédiate, en prévoyant différents scénarios selon les emplacements qui vous intéressent.
Concurrence directe
Ici, vous devrez aller davantage dans le détail :
Combien de bars sont accessibles dans la zone où vous souhaitez ouvrir votre bar ?
Quels concepts proposent-ils (pub, bar à vins, bar à cocktail, etc.) ?
Clientèle potentielle
Enfin, vous devez vous interroger sur la clientèle potentielle de votre futur bar :
Comment caractériser la zone (résidentielle, urbaine, commerciale, etc.) ?
Quel est le profil socio-économique de la population locale (revenu moyen, profession, âge, etc.) ?
Y a-t-il des attentes spécifiques, c’est-à-dire des concepts en vogue ailleurs mais non développés dans cette zone ?
Découvrez notre template de prévisionnel financier prêt à remplir !
Étape n°2 : créer son business plan
Les informations recueillies grâce à l’étude de marché vous aident à réaliser le business plan. Ce document vous permet d’estimer le potentiel de rentabilité de votre projet par rapport à l’environnement économique local ! 💸
Le business plan comprend deux volets :
les éléments en faveur de votre projet ;
un prévisionnel financier à plus ou moins long terme.
Les éléments en faveur de votre projet
Dans cette première partie, vous pourrez rappeler les caractéristiques du marché local (taille, pouvoir d’achat, etc.). Puis, vous expliquerez de quelle façon le lancement de votre bar peut s’inscrire dans un potentiel de développement économique (concept unique dans la zone d’implantation, réponse à une demande de la part de la population…).
La viabilité financière de votre projet
Ici, vous détaillerez les actions à entreprendre pour assurer la réussite de votre bar :
investissement ;
réflexion sur le concept et l’ambiance ;
efforts de communication…
Vous établirez ensuite un prévisionnel financier ! Il s’agit d’un ensemble de tableaux ayant pour objectif la description financière fidèle de votre projet, avec l’estimation des chiffres d’affaires des premières années.
📝
Le business plan est un document de première importance. Il vous permet de préparer au mieux votre projet tout en rassurant vos interlocuteurs (notamment les banques et l’administration).
Étape n°3 : choisir le concept du bar
L’étude de marché et le business plan vous ont permis d’affiner votre projet. Vous avez plus d'informations sur les concepts porteurs et vous avez identifié les besoins spécifiques à votre zone d’implantation.
Des plus classiques au plus originaux, voici quelques concepts pour votre projet de bar.
Bars spécialisés sur un alcool particulier
Voici quelques exemples :
bar à bières ou micro-brasserie ;
bar à vins ;
bar à rhum, vodka ou tequila ;
bar à whisky ou à gin ;
bar à champagne.
Bars à thèmes
Voici quelques exemples :
bar à cocktails ;
bar à chicha ;
bar à chats ;
bar à célibataires ;
bar à jus ;
bar à jeux ;
icebar.
Bars gastronomiques
Voici quelques exemples :
bar à salades ;
bar à pâtes ;
bar à soupes ;
bar à tapas ;
bar à huîtres.
Un compte pro complet pensé pour vous.
Étape n°4 : déterminer le budget nécessaire
Estimer les coûts
L’ouverture d’un bar demande un budget conséquent, qu’il s’agisse de financer les formalités obligatoires ou les différents travaux et aménagements nécessaires ! 💶
Le coût des formalités :
les frais relatifs à la création de l’entreprise (ils varient selon le statut choisi) ;
la formation obligatoire pour ouvrir un bar (entre 200 et 400 €) ;
l’achat éventuel d’une licence 4 pour débit de boissons alcoolisées (le coût varie selon la localité, mais il faut au moins compter 10 000 € pour racheter une licence 4) ;
le rachat éventuel d’un fonds de commerce.
Les coûts relatifs au bar :
la remise en état du local, réparation, décoration, mobilier… ;
l’achat des verres, des couverts, du matériel professionnel ;
l’éventuel équipement multimédia (sonorisation, téléviseurs, etc.) ;
le fonds de roulement ;
l’achat des premiers consommables (boissons, aliments…).
Rechercher des financements
Pour faire face aux nombreux frais, vous devez partir à la recherche de financements. Il existe plusieurs possibilités :
Le prêt professionnel
Il sera contracté au nom de la société créée pour exploiter le bar. Les banques demandent entre 20 et 35 % d’apport pour accepter le dossier. N’hésitez pas à comparer les offres de plusieurs établissements pour obtenir un prêt dans les meilleures conditions possibles.
L’aide des proches ou “love money”
Vos ami·es ou les membres de votre famille peuvent vous aider via un prêt, un don ou une entrée dans le capital en devenant vos associé·es. Pensez à les avertir des risques inhérents à tout lancement d’entreprise.
Le prêt d’honneur
Certains organismes (BPI France, Réseau Entreprendre) peuvent vous accorder un prêt à taux zéro sans demander d’apport. Le dossier est long à monter et demande un argumentaire particulièrement solide.
Le prêt brasseur
Aussi appelé “contrat bière” ou “crédit brasseur”, il s’agit d’un échange de bons procédés entre un brasseur et votre établissement. Vous recevez de l’argent et du matériel de la part d’un brasseur auquel vous réservez l’exclusivité de vos achats de boissons.
Le crowdfunding
Il vous permet de solliciter directement l’aide des particuliers grâce à des plateformes dédiées. L’aide peut prendre la forme de don, de prêt ou d’investissement dans votre bar. Vous devrez décrire votre projet en racontant une belle histoire et prévoir des rétributions pour les donateurs importants.
Étape n°5 : obtenir les différents permis et licences
En tant que futur·e gérant·e de bar, vous devez obtenir un permis d’exploitation et une licence si vous souhaitez vendre des boissons alcoolisées.
Le permis d’exploitation
Il s’agit d’un préalable à la licence. Pour l’obtenir, vous devrez suivre une formation délivrée par un organisme agréé, à l’issue de laquelle vous obtenez une attestation.
La formation dure vingt heures et aborde les thématiques suivantes :
les droits et obligations en termes de vente de boissons alcoolisées ;
la lutte et la prévention de l’alcoolisme ;
la répression de l’ivresse publique ;
la protection des mineurs ;
la lutte contre les nuisances sonores ;
les principes généraux liés aux responsabilités civiles et pénales...
💡
Vous pouvez consulter la liste des organismes agréés par le Ministère de l’Intérieur afin d’organiser votre formation et obtenir votre permis d’exploitation.
La licence de débit de boissons
Il existe différentes catégories de licences. Elles varient selon la nature des boissons commercialisées et le lieu de consommation (sur place ou à emporter).
Licence 3
Pour un bar, vous devez obtenir une licence pour débit de boissons à consommer sur place. Cette licence de troisième catégorie est appelée “licence 3”. Elle vous permet de vendre toutes les boissons présentant un taux d’alcool inférieur à 18° (vins, bières, cidres, etc.).
Voici comment l’obtenir :
recevoir son permis d’exploitation d’une durée de dix ans (automatique, à la suite de votre formation) ;
remplir le formulaire dédié à la déclaration de licence de débit de boissons ;
faire parvenir ce formulaire à l’autorité compétente (généralement la municipalité).
Licence 4
La licence de quatrième catégorie dite “licence 4” ou “grande licence” permet de vendre l’ensemble des boissons dont la consommation est autorisée, sans limite maximale pour le taux d’alcool.
Il est en principe impossible de créer une licence de quatrième catégorie : leur nombre est limité par des quotas. En revanche, deux procédures vous permettent de racheter une licence 4.
Voici comment racheter une grande licence :
la mutation (vous rachetez le fonds de commerce d’un bar comprenant la licence 4) ;
la translation (vous rachetez uniquement la licence et créez un bar dans la même commune ou dans une autre commune).
⚠️
La loi fixe certaines conditions à l’obtention des licences 3 et 4. Elle est interdite :
aux mineur·es non émancipé·es ;
aux personnes sous tutelle ;
aux personnes condamnées pour infraction pénale.
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Étape n°6 : créer ou reprendre une entreprise
Créer son entreprise
Pour ouvrir un bar, vous devez créer votre propre entreprise. Différents statuts sont envisageables.
👉 L’EURL
Il s’agit de la forme de société la plus encadrée par la loi, ce qui apporte un surcroît de sécurité à l’entrepreneur débutant.
Les formalités de création sont complexes. Vous devez rédiger des statuts et publier une annonce légale. Si vous ouvrez un bar avec des associé·es, la structure équivalente est la SARL.
👉 La SASU
Elle dispose d’un fonctionnement plus souple que l’EURL grâce à la liberté statutaire.
En tant que président·e, vous êtes assimilé·e salarié·e et bénéficiez du régime général de la Sécurité sociale. Comme pour l'EURL, créer une SASU demande des formalités de création complexes.
La SASU se transforme automatiquement en SAS si vous souhaitez accueillir des associé·es.
👉 L’entreprise individuelle ou la micro-entreprise
Ces deux statuts sont compatibles avec l’ouverture d’un bar mais en pratique, ils sont peu utilisés.
Les limites de chiffre d’affaires de la micro-entreprise ne permettent pas d’envisager ce statut à long terme pour exploiter un bar.
Reprendre une entreprise
La reprise d’un bar existant est une opportunité intéressante. L’investissement est conséquent, car vous devez racheter le fonds de commerce qui comprend les permis, les licences et l’ensemble de l’équipement professionnel.
Le principal avantage est le gain de temps : tout est déjà en place et vous évitez de nombreuses formalités ! ⏳
Opter pour la location-gérance
La location-gérance précède souvent la reprise pleine et entière d’un établissement. Vous signez un contrat de location du fonds de commerce avec le ou la propriétaire et devenez gérant·e du bar durant la période définie dans le contrat.
Cette solution vous permet à la fois de tester la bonne santé de l’activité et de mettre à l’épreuve vos aptitudes en tant que gérant·e de bar.
Étape n°7 : faire connaître son bar
Vous avez accompli l’ensemble des démarches et il ne reste plus que quelques semaines avant l’ouverture ? Vous devez penser à votre communication ! Une inauguration réussie permet de marquer les esprits et de conquérir rapidement de nouveaux client·es.
Voici la liste pour organiser parfaitement l’inauguration de votre bar :
définir la meilleure date d’ouverture ;
établir un budget de communication (radios locales, publicité ciblée sur Ies réseaux sociaux) ;
préparer le déroulé de la journée ou de la soirée d’inauguration ;
faire la liste des personnes que vous souhaitez inviter (personnalités locales, partenaires, journalistes, etc.) ;
identifier les médias locaux susceptibles de relayer le message ;
réserver des espaces publicitaires et imprimer vos supports de communication ;
préparer son bar : la principale attraction de l’inauguration !
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Les étapes pour ouvrir son bar en France : le récap’
Nous espérons que notre guide vous a permis de préparer au mieux l’ouverture de votre bar. Voici les étapes à suivre :
réaliser une étude de marché pour mieux appréhender la conjoncture économique et la concurrence ;
monter un business plan solide pour gagner en crédibilité ;
choisir un concept porteur et en adéquation avec les besoins de la zone d’implantation ;
mesurer le budget nécessaire et partir à la recherche des financements ;
obtenir le permis d’exploitation et une licence de vente de boissons alcoolisées (si besoin) ;
créer une entreprise pour exploiter le bar ou en reprendre une existante ;
préparer une soirée d’inauguration marquante.
Vous vous sentez prêt·e à vous lancer ? Nous vous accompagnons dans vos démarches étape par étape.