Ouverture d’un cabinet paramédical : le mode d’emploi
Publié le 22 mars 2023
Mis à jour le 28 octobre
par Antoine Collin
5 min. de lecture
Publié par Amandine Dujardin
Relu par Antoine Collin
Mis à jour le 28 octobre
5 min
Vous exercez une activité paramédicale et vous souhaitez ouvrir votre propre cabinet ? Que vous soyez infirmier, kiné ou orthophoniste, vous avez raison de vous lancer : la demande est forte et les centres paramédicaux se font rares dans certaines régions. Mais ouvrir un cabinet paramédical n’est pas un long fleuve tranquille. Voici les règles à respecter et les étapes à suivre.
1. Posséder un titre ou un diplôme reconnu
Les activités paramédicales sont réglementées lorsqu’elles nécessitent un diplôme ou un titre pour être exercées. Vous devez vérifier que vous êtes bien en possession du diplôme ou titre adéquat.
Ces professions sont regroupées par catégories dans les professions libérales réglementées :
les soignant·es (aides-soignant·es, infirmier·es...) ;
les métiers de rééducation et de réadaptation (ergothérapeute, kinésithérapeute…) ;
les métiers de l’appareillage (audioprothésiste, prothésiste dentaire…) ;
les professions médico-techniques (ambulanciers, secrétaires médicales…).
Vous possédez l’un de ces titres ? Alors, vous pouvez passer à l’étape suivante !
Le compte pro tout-en-un pour votre activité paramédicale.
2. Étudier le marché
Faire une étude de marché
Cet examen permet de vérifier si votre projet est rentable et capable de tenir sur le long terme. Pour réaliser une étude de marché, il faut se poser des questions sur ses concurrent·es. Vous devez réfléchir à la façon de vous démarquer, tant sur le plan géographique (être là où ils ne sont pas) qu’en matière de services proposés.
Les exemples concrets 🔎
Si vous êtes kinésithérapeute, par exemple, vous pouvez vous spécialiser dans les pathologies sportives.
Vous pouvez aussi ouvrir votre cabinet paramédical en dehors des horaires habituels, le week-end ou instaurer le soin à domicile.
Se renseigner sur la réglementation en vigueur
Le cabinet paramédical est considéré comme ERP (Établissements recevant du public de cinquième catégorie). Il est donc soumis à des règles d’implantation, d’hygiène et de sécurité.
Un cabinet médical ou paramédical doit mesurer 17 m2 minimum et comporter au moins 2 pièces : une salle d’attente (avec toilettes) et une pièce dédiée aux consultations.
Le local devra également prévoir un accès aux personnes handicapées (portes plus larges et automatiques, ascenseur…).
Vous êtes tenu·e de respecter la confidentialité des informations détenues sur votre clientèle :
identité ;
coordonnées téléphoniques ;
adresse des client·es ;
pathologies ;
symptômes, etc.
3. Construire un projet viable
Estimer ses besoins financiers
Vous devez pouvoir établir un budget avec les coûts initiaux incontournables :
les frais liés au local (achat ou location) ;
les coûts liés au matériel (exemple : monitoring, doppler, coussin de maternité pour les sages-femmes) ;
les charges, taxes et cotisations (charges locatives, électricité, eau, coûts liés à l’installation en libéral) ;
les charges salariales éventuelles (exemple : si vous embauchez un·e secrétaire) ;
les frais liés au marketing.
À ce stade, vous pouvez établir un prévisionnel financier pour déterminer si votre projet est viable et rentable sur le long terme.
Découvrez notre template de prévisionnel financier prêt à remplir !
Trouver un financement
L’installation de votre cabinet paramédical nécessite des investissements de départ.
Vous pouvez financer une partie des frais grâce à vos fonds propres. Pour savoir quel montant vous pouvez investir, il vous suffit de calculer votre capacité d’’autofinancement.
Il est également possible de déposer une demande de financement auprès de plusieurs établissements bancaires.
Enfin, les aides à la création ou reprise d’entreprise de l’État sont accordées sous certaines conditions. Elles permettent d’obtenir un prêt à taux zéro ou des exonérations de charges sociales.
4. Concrétiser son projet
Il ne reste plus que quelques formalités avant de pouvoir passer à la pratique.
Choisir son cabinet paramédical et l’équiper
Vous devez vérifier la facilité d’accès avec des parkings et/ou des transports en commun. Votre cabinet doit être agréable pour vous et vos patient·es (luminosité suffisante, sièges confortables dans la salle d’attente, magazines, etc.).
Il doit être visible et donc bien situé. Un cabinet dans une impasse aura moins de chances d’être connu, même si aujourd’hui, les cabinets paramédicaux ont tendance à se faire connaître en ligne.
Vous avez également besoin de matériel :
matériel informatique (prise de rendez-vous, encaissement, envoi de documents) ;
équipements classiques (table de soin, balance, bureau, etc.) ;
équipements propres à votre spécialité.
Fixer ses tarifs
Vous avez le choix de signer la convention avec l’Assurance maladie ou non.
Voici vos options :
en étant conventionné·e secteur 1, vous devrez appliquer uniquement les tarifs fixés par l'Assurance maladie ;
en étant conventionné·e secteur 2, vous pouvez appliquer des dépassements d’honoraires, mais le remboursement se fait uniquement sur le tarif légal ;
vous pouvez aussi fixer des tarifs non conventionnés et pratiquer les tarifs de votre choix.
Choisir son statut juridique
Ici encore, plusieurs solutions s’offrent à vous :
une entreprise individuelle ;
une société, seul·e ou à plusieurs associé·es (EURL/SARL, SASU/SAS) ;
une Société d’Exercice Libéral (SEL) ;
une GIE (Groupement d’Intérêt Économique) ;
une SCP (Société Civile Professionnelle) avec d’autres praticien·nes pour une mutualisation des équipements et des charges.
⚠️
Chaque forme juridique a des conséquences en matière de fiscalité et de régime social obligatoire pour le ou la dirigeant·e. Si besoin, nous vous conseillons de solliciter l’aide d’un·e expert·e-comptable pour prendre votre décision.
5. Effectuer les formalités administratives
L’immatriculation de votre entreprise
L’immatriculation de votre entreprise se fait :
au Centre de Formalité des Entreprises (CFE) de l’URSSAF si vous créez une entreprise individuelle ;
au CFE du greffe du tribunal de commerce si vous créez une SEL ;
au CFE du greffe du tribunal d’instance ou du tribunal de commerce si vous créez un GIE ou une SCP avec d’autres praticien·nes.
📌
Pour créer une société, pensez à ajouter les frais de rédaction de vos statuts par un·e juriste et les frais de publication au Journal d’Annonces Légales (JAL) à votre prévisionnel financier.
La souscription d’une assurance civile de responsabilité
La RC Professionnelle vous protège contre les dommages subis par des tiers qui surviennent dans le cadre de votre activité professionnelle.
Vous avez tout intérêt à comparer les offres des compagnies d’assurance pour trouver celle qui paraît la plus adaptée à votre situation.
6. Trouver sa patientèle
Comme pour toutes les professions médicales, la publicité commerciale est proscrite.
La communication sur internet, l’inscription sur des plateformes de réservation sont donc indispensables pour vous faire connaître.
Vous pouvez aussi élargir votre réseau en vous présentant aux autres professionnels de santé de votre ville ou de votre quartier.
Ouvrir un cabinet paramédical : en bref !
Pour vous installer en tant que professionnel paramédical libéral, 6 grandes étapes doivent être respectées :
posséder un titre ou un diplôme reconnu ;
réaliser une étude de marché ;
planifier ses investissements à l’aide d’un prévisionnel financier ;
choisir son local, ses tarifs et son statut juridique ;
effectuer les formalités administratives ;
créer et développer votre patientèle en communiquant de façon efficace.
Une fois que vous aurez trouvé vos client·es, vous devrez les garder. Pour cela, nous avons listé 7 précieux conseils pour optimiser sa relation client.
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