Ouverture d’un cabinet de podologie : le guide complet
Publié le 12 avril 2023
Mis à jour le 28 octobre
par Antoine Collin
7 min. de lecture
Publié par Amandine Dujardin
Relu par Antoine Collin
Mis à jour le 28 octobre
7 min
Vous êtes un·e spécialiste de la santé des pieds et projetez d’ouvrir votre propre cabinet de podologie ? Plusieurs étapes vous attendent : la recherche d'un local pour votre cabinet, le choix de votre statut juridique, la réalisation d'une étude de marché... Dans cet article, nous allons vous lister les étapes de l'ouverture d'un cabinet de podologie !
1. Acquérir les compétences requises
Les compétences techniques
Votre diplôme d'État de pédicure-podologue (DEPE) vous apporte toutes les compétences techniques dont vous avez besoin, à savoir :
une connaissance approfondie de l’anatomie et de la physiologie des pieds ;
la capacité à réaliser des soins pédicuraux (traitement des affections de la peau et des ongles) ;
la capacité à confectionner et adapter des orthèses plantaires (semelles orthopédiques), etc.
La capacité à communiquer efficacement
Vous devez également communiquer avec vos patient·es. Cela vous aidera à cerner leurs besoins facilement et à leur prodiguer les soins les plus adaptés.
Il est également important de bien communiquer avec votre équipe et/ou vos associé·es afin que votre cabinet fonctionne de façon optimale :
répartition des tâches et des responsabilités ;
gestion des dossiers des patient·es ;
maintenance des équipements, etc.
Enfin, vous devrez être organisé·e et faire preuve d'empathie.
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2. Réaliser une étude de marché
Pour ouvrir un cabinet de podologie, la réalisation d’une étude de marché approfondie est une étape indispensable.
Cette étude permet de mieux comprendre le marché local. Vous déterminerez s’il y a une demande pour vos services de podologie, et quelle place vous pouvez occuper sur le marché.
Une étude de marché implique avant tout d’étudier la concurrence, afin d’identifier qui sont vos concurrent·es direct·es et indirect·es dans votre région.
Les critères à considérer sont les suivants :
le positionnement des podologues sur le marché local ;
leur offre de services ;
leurs prix ;
leur clientèle ;
leurs avantages concurrentiels.
3. Analyser la demande locale
Nous vous recommandons d’analyser la demande locale dans le domaine de la podologie. Cela vous permet de savoir si la clientèle potentielle est suffisamment nombreuse.
Pour réaliser cette analyse, vous pouvez :
analyser les statistiques de santé publique, afin d’avoir une idée de la prévalence des problèmes de pieds dans la région ;
mener une enquête auprès des client·es potentiel·les afin de connaître leurs besoins et leur niveau d’intérêt ;
consulter les statistiques de recherche sur Google pour déterminer le volume de recherche concernant les soins de podologie dans la région.
Les résultats de votre étude de marché vous permettent donc de déterminer votre marché cible.
Vous savez alors si vous devez vous concentrer sur :
les enfants ;
les personnes âgées ;
les sportifs ;
les personnes souffrant de troubles spécifiques du pied ;
ou l’ensemble de la population.
Vous pouvez ensuite définir la stratégie marketing à adopter pour développer votre patientèle (transmettre le bon message, cibler une clientèle précise, être présent sur les annuaires médicaux, tels que Doctolib, etc.).
Enfin, il convient d’évaluer à l’avance les coûts associés à l’ouverture et à la gestion de votre futur cabinet de podologie.
Cela implique de considérer :
les frais de location de votre local commercial ;
les salaires éventuels (si vous recrutez un·e secrétaire médical·e) ;
l’achat et l’amortissement du matériel de podologie ;
les frais administratifs et les taxes.
📝
Le matériel standard d’un cabinet de podologie représente un investissement moyen de 20 000 €.
4. Établir un business plan solide
L’établissement d’un business plan solide est nécessaire pour ouvrir un cabinet de podologie.
Grâce à l’étude de marché effectuée précédemment, vous disposez des informations clés pour réaliser votre business plan, telles que votre :
marché cible ;
budget de départ ;
stratégie marketing.
Votre business plan doit également comprendre d’autres points essentiels, comme :
vos objectifs à court et long terme ;
vos services ;
vos tarifs ;
votre stratégie de développement de votre patientèle.
Avec un business plan bien étudié, vous connaitrez les bases sur lesquelles bâtir votre projet. De plus, ce document peut vous aider à bénéficier d’un prêt bancaire pour financer l’ouverture de votre cabinet de podologie.
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5. Choisir le local de son cabinet de podologie
La réussite de votre projet d’ouvrir un cabinet de podologie est fortement impactée par le choix de l’emplacement de votre local. Il est capital de vous implanter dans une zone stratégique, propice à l’exercice de votre activité.
Certaines obligations légales sont également à prendre en considération. Il est notamment nécessaire de respecter les normes de sécurité des ERP (Établissements Recevant du Public).
Par conséquent, votre local doit respecter les règles relatives à la :
réception de personnes en situation de handicap ;
sécurité incendie et électrique ;
sécurité et l’hygiène.
6. Opter pour un statut juridique adapté
Après avoir formalisé votre modèle économique, il est maintenant temps de choisir le statut juridique adapté à votre cabinet de podologie.
Plusieurs options s’offrent à vous.
L’Entreprise Individuelle (EI)
Avec ce statut juridique, vous serez soumis·e à l’impôt sur le revenu au régime BNC (bénéfices non commerciaux). L'avantage : l'EI est simple à créer et à gérer au quotidien.
La société
Seul·e ou à plusieurs, vous pouvez choisir de créer une société (SARL, EURL, SASU, SAS). Ces statuts juridiques vous permettent de séparer votre patrimoine professionnel de votre patrimoine personnel. Cette option vous sera utile en cas de risques financiers (souscription d’un prêt bancaire, par exemple).
La Société Civile des Moyens (SCM)
La Société Civile des Moyens (SCM) est idéale si vous souhaitez vous associer avec un ou plusieurs confrères. Avec ce statut juridique, vous serez en droit de mettre en commun les moyens nécessaires (humains, matériels, etc.) pour exercer votre activité.
La Société d’Exercice Libéral (SEL)
Les statuts SELAS, SELARL ou SELARLU sont réservés aux professions libérales. Aussi, si vous créez votre cabinet de podologie seul ou avec plusieurs associé·es et que vous souhaitez créer une société, vous pouvez opter pour ces statuts.
💡
Le régime du micro-entrepreneur n’est pas recommandé car vous ne pourrez pas déduire vos charges professionnelles. Vous serez également limité en terme de chiffre d'affaires (77 700 € maximum).
📘 Pour en savoir plus sur les charges déductibles dans les autres statuts juridiques, consultez notre ebook dédié !
7. Réaliser les démarches administratives
L’heure est venue d’entreprendre les différentes démarches administratives pour lancer votre activité ! 🚀
Notons tout d’abord que le métier de pédicure-podologue est réglementé. Pour l’exercer, vous devez détenir le Diplôme d'État de pédicure-podologue (DE). Ce dernier est délivré par le ministère de la Santé et nécessite 3 années d'études, alternant théorie et travaux pratiques.
Voici les démarches à accomplir :
l’inscription au tableau de l’Ordre de pédicures-podologues de la région où vous allez exercer ;
l’enregistrement de votre diplôme d’État auprès de la Délégation Territoriale de l’Agence Régionale de Santé (ARS) ;
l’adhésion à la Caisse Autonome de Retraite et de Prévoyance des Infirmiers, Masseurs-kinésithérapeutes, Pédicures-podologues, Orthophonistes et Orthoptistes (Carpimko) ;
l’adhésion à l’Assurance maladie (CPAM) ;
la souscription à une assurance responsabilité civile professionnelle (article L.1142-2 du Code de la Santé publique) ;
l’obtention de votre numéro d’immatriculation (SIRET) auprès du guichet unique de l'INPI ;
la souscription à une assurance volontaire contre le risque d’accident du travail et maladie professionnelle auprès de l’Urssaf.
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8. Explorer les solutions de financement
Créer un cabinet de podologie nécessite un budget, qui peut s’avérer important.
Trouver une solution de financement est donc essentiel pour mener à terme ce type de projet.
Pour cela, plusieurs possibilités :
Le prêt bancaire
Les prêts commerciaux sont proposés par les banques pour les entreprises en démarrage. Ces prêts vous seront accordés si vous leur présentez un business plan béton, ainsi qu’un plan de remboursement convaincant.
Le recours à des investisseurs
Des personnes (proches, famille, business angels) peuvent investir dans votre projet si vous êtes prêt·e à partager la propriété de votre entreprise.
Les subventions publiques
Informez-vous auprès de votre région, département et ville, pour savoir si des subventions pour les entreprises de votre secteur sont proposées. Par exemple, des aides à la création d’entreprise sont proposées par la région Hauts-de-France.
Le crowdfunding
C’est une solution de financement impliquant la collecte de petites contributions financières de la part de nombreuses personnes. Cette collecte se fait via des plateformes en ligne (telles que Ulule, October ou Lendopolis).
Ouvrir son cabinet de podologie : c’est à vous !
L’ouverture d’un cabinet de podologie ne se fait pas en un jour.
Mais en suivant ces 8 étapes, vous devriez y arriver sans rien oublier :
acquérir les compétences nécessaires ;
réaliser une étude de marché ;
analyser la demande locale ;
établir un business plan solide ;
choisir son local et son emplacement ;
opter pour un statut juridique adapté ;
réaliser les démarches administratives ;
explorer les solutions de financement.
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