Avantages et inconvénients du portage salarial (liste complète)
Publié le 23 août 2023
par Aurore Rimbod
Mis à jour le 27 novembre
6 min. de lecture
Publié par Aurore Rimbod
Relu par Victoria Grimaldi
Mis à jour le 27 novembre
6 min
Vous avez entendu parler du portage salarial et cette solution vous intrigue ? Ce dispositif permet de gérer votre activité en toute liberté tout en bénéficiant du statut de salarié. Mais avant de vous lancer, vous devez bien peser le pour et le contre. Pour vous aider, nous avons dressé la liste des avantages et des inconvénients du portage salarial !
Les avantages du portage salarial
Le portage salarial se présente comme un statut hybride entre le statut de travailleur indépendant et celui de salarié.
Il permet de bénéficier d’avantages non négligeables.
1. Une protection sociale complète
Parmi les avantages qui attirent les freelances vers ce dispositif, le bénéfice d’une protection sociale complète tient une place de choix. Le ou la salarié·e porté·e dispose de la même protection sociale qu’un·e salarié·e classique.
À savoir :
une couverture sociale en cas de maladie, de maladie professionnelle et d’accident du travail ;
une assurance chômage ;
une pension de retraite ;
la mutuelle d’entreprise,
une prévoyance, etc.
Le portage salarial offre une protection sociale bien plus complète que celle dont bénéficient de nombreux indépendant·es. De plus, ce type de contrat permet au professionnel de cotiser à la retraite comme n'importe quel salarié en CDI ou en CDD.
2. Aucune gestion administrative à prévoir
Pour la plupart des travailleur·ses indépendant·es, gérer une entreprise représente de nombreuses formalités administratives :
établissement des contrats commerciaux ;
gestion de la comptabilité ;
accomplissement des diverses obligations sociales et fiscales, etc.
En portage salarial : rien de tout cela n'est nécessaire ! ❌ Vous n'avez même pas besoin d'avoir un compte pro sauf si vous le souhaitez !
Un·e salarié·e porté·e se concentre sur son cœur de métier. Il ou elle n’a qu’à chercher ses client·es, négocier les conditions des collaborations et exécuter les prestations.
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3. Une véritable autonomie d’organisation de la mission
Si vous êtes délesté·e de toutes les contraintes administratives, vous restez cependant capitaine du bateau en ce qui concerne l’exécution de la mission. Il n'y a pas de relation hiérarchique avec la société de portage ou les client·es.
C’est bien aux salarié·es porté·es de fixer le tarif et les modalités d’exécution de la prestation, en accord avec le ou la client·e. La société de portage n'intervient pas à cette étape.
Le ou la salarié·e porté·e doit aussi démarcher sa clientèle.
Par rapport à un·e salarié·e classique, cela peut apparaître comme un inconvénient. Or, il est aussi possible de le voir comme un sacré avantage.
En effet, vous pouvez démarcher des client·es qui vous intéressent vraiment et qui matchent avec vos propres exigences :
valeurs ;
conditions de travail ;
situation géographique…
4. Pas de responsabilité du ou de la salarié·e porté·e
Un·e travailleur·se indépendant·e est responsable dans le cadre de son activité. Il est d’ailleurs recommandé de souscrire à une assurance RC Pro pour se protéger de ces risques (parfois, c’est même obligatoire).
Le ou la salarié·e porté·e n’a pas à se poser ce genre de questions. L’assurance responsabilité civile professionnelle est généralement fournie par l’entreprise de portage.
Les salarié·es porté·es n’endossent aucune des responsabilités supportées par les dirigeant·es d’entreprise.
Le portage salarial apparaît comme un moyen très sécurisant de tester une activité professionnelle. Ce peut-être un tremplin idéal entre un emploi salarié et le lancement d’une société. Car bien entendu, si vous entendez développer l’activité et embaucher des salarié·es, il vous faudra quitter la société de portage et créer votre propre entreprise.
Ce dispositif n’a pourtant pas que des avantages ! Faisons un tour d’horizon des principaux inconvénients du portage salarial.
Les inconvénients du portage salarial
Revers de la médaille, le dispositif du portage salarial présente également certaines contraintes pouvant d’emblée exclure certaines activités.
1. Un dispositif coûteux pour les freelances
Le chiffre d’affaires réalisé par les freelances est perçu directement par l’entreprise de portage salarial. Celle-ci reverse ensuite ces sommes au salarié·e porté·e sous la forme d’un salaire, diminué d’un certain nombre de charges.
Or, le portage salarial est un dispositif coûteux ! 💸
Sur le chiffre d’affaires dégagé par le ou la salarié·e porté·e, sont prélevés :
la commission de la société de portage pouvant représenter jusqu’à 15 % de la rémunération ;
les cotisations patronales et salariales versées aux organismes sociaux par la société de portage : les charges sociales représentent entre 40 % et 45 % du chiffre d’affaires (contre environ 20-25 % en micro-entreprise).
L’exemple concret 🔎
Un·e salarié·e génère 5 000 € de CA. La commission de la société de portage est de 10 % soit 500 €. Les cotisations sociales à 40 % équivalent à 2 000 €. La rémunération nette est donc de 5 000 - 2 500 = 2 500 €.
Sans compter que cette somme est ensuite soumise à l’impôt sur le revenu selon le taux d’imposition imposable au sein du foyer. Le salaire net perçu équivaut à environ 50 % de la somme payée par le ou la client·e. Cette solution n’est donc pas adaptée si le chiffre d’affaires développé est faible.
2. Exigence d’un chiffre d’affaires minimum de la part des sociétés de portage
On appelle aussi ce chiffre d’affaires minimum, le ticket d’entrée. La plupart des sociétés de portage exigent un minimum de facturation.
Cela se comprend puisque la législation impose une rémunération brute minimale pour les salarié·es porté·es.
En 2024, les minimums sont les suivants :
niveau junior : 2 517,13 € ;
niveau senior : 2 696,93 € ;
niveau expert : 3 056,52 €.
Ce salaire minimum comprend :
le salaire de base ;
les indemnités de congés payés de 10 % ;
la prime d'apport d'affaires de 5 %.
Sachant que la société de portage prélève une commission sur la facturation, celle-ci doit assurer sa propre rentabilité. Pour que la mission soit acceptée, la société de portage exige généralement que le tarif ne soit pas inférieur à 250-300 € HT par jour. Ainsi, les activités aux CA trop faibles sont d’emblée exclues du dispositif.
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3. Un accès réglementé par la législation
Toutes les activités ne sont pas éligibles au portage salarial.
Le Code du travail liste les professions ne pouvant recourir au portage salarial :
la plupart des professions réglementées : il s’agit des professions libérales organisées en ordre dans les domaines de la médecine, de la justice ou de la comptabilité (expert-comptable, notaire, médecin, etc.) ;
les services à la personne : garde d’enfant, assistance aux personnes âgées ou handicapées, etc.
Les activités de vente et d’achat de marchandises sont également exclues du dispositif de portage.
En revanche, le portage salarial est particulièrement adapté aux indépendant·es exerçant dans des secteurs du conseil ou opérationnels : le conseil, le graphisme, la rédaction web, etc.
Outre le type d’activité, la législation impose des conditions en termes d’expérience.
Le ou la salarié·e porté·e doit obligatoirement disposer de :
d’un bac +2 au minimum ;
ou de 3 ans d’expérience dans le domaine d’activité de la mission.
4. Un formalisme exigeant
Pour pouvoir effectuer une mission en portage salarial, pas moins de 3 contrats doivent être signés.
1. Contrat de mission
Le contrat de mission (ou contrat de prestation de service) est conclu entre le ou la salarié·e porté·e, le ou la client·e et la société de portage. Classiquement, ce contrat définit la nature de la prestation à effectuer, les dates de début et de fin de mission, le déroulé de la mission, le tarif ainsi que les conditions de paiement.
2. Convention d’adhésion (ou convention de portage salarial)
La convention d'adhésion signée entre la société de portage et le ou la salarié·e porté·e précise les conditions de collaboration :
recherche des missions ;
facturation ;
rémunération ;
niveau des frais de gestion.
3. Contrat de travail
Après la signature de la convention d’adhésion et du contrat de mission, le ou la salarié·e porté·e signe son contrat de travail. Ce document détermine les conditions d’exercice des fonctions.
📝
La rémunération n’est versée que pour les périodes ayant donné lieu à la facturation d’une prestation.
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Récap’ des avantages et inconvénients du portage salarial
Avantages & inconvénients du portage salarial
Avantages ✅ | Inconvénients ❌ |
---|---|
Protection sociale identique à celle d'un salarié | Coût élevé (charges sociales + commission) |
Pas de gestion administrative | Chiffre d'affaires minimum exigé |
Autonomie durant l’exécution de la mission | Exclusion de certaines activités et minimum d'expérience requis |
Peu de responsabilités | Formalisme contraignant |
Le portage salarial présente des avantages mais aussi d’importantes contraintes à ne pas négliger.
Le portage salarial est adapté aux freelances travaillant en solo et facturant suffisamment pour être accepté·e par une société de portage. C'est aussi une bonne solution si vous avez envie d'une protection sociale complète et que vous ne souhaitez pas vous encombrer avec des tâches administratives.
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