Pour aider la planète, utilisez moins notre carte bancaire
Publié le 9 février 2022
5 min. de lecture
Publié par Estelle Zeliszewski
Mis à jour le 4 juillet 2023
5 min
Vous la savez sans doute, chez Shine, nous sommes très sensibles à la protection de l’environnement. Mais il y a un sujet que nous ne cautionnons pas : la compensation carbone pour lutter contre la crise climatique.
En clair, il s’agit pour l’entreprise de compenser les émissions de CO2 que ses client·es génèrent lorsqu’ils utilisent leur carte bancaire avec des actions environnementales (comme planter des arbres).
Nous croyons à une autre solution : aider nos client·es à moins utiliser les services bancaires pour réduire leur empreinte carbone. Nous vous expliquons pourquoi nous avons choisi cette voie ici.
Construire un compte pro responsable, pour contribuer à un monde durable.
Compensation carbone : de quoi s’agit-il ?
La compensation carbone a le vent en poupe ces derniers temps. On ne compte plus les entreprises qui annoncent planter des arbres pour compenser les activités de leurs clients. Que ce soient des vols en avions, des baskets, voire le moindre achat avec une carte bancaire. Dans la même veine, certaines entreprises annoncent même être “neutres en carbone” car elles compenseraient aussi leurs propres émissions en plantant des arbres. Bref, la compensation carbone est LE sujet environnemental du moment.
Voici ce qu’en dit Wikipedia : “La compensation carbone consiste à essayer de contrebalancer ses propres émissions de CO2 par le financement de projets de réduction d’autres émissions ou de séquestration de carbone. Elle est présentée comme étant l’un des outils disponibles pour atteindre la neutralité carbone dans le cadre de l’atténuation du réchauffement climatique.”
Le plus emblématique des projets de compensation est bien sûr le financement de la plantation d’arbres. Et, sur le papier, c’est une très bonne idée : nous avons besoin d’arbres (ou de technologies adaptées) pour absorber l’immense quantité de CO2 présente dans l’atmosphère. Mais dans la pratique, la compensation carbone peut s’avérer contre-productive.
La compensation carbone, fausse bonne idée ?
Ce n’est pas nous qui le disons, ce sont les experts ! Par exemple ici, ici ou encore ici.
Pourquoi la notion de “compensation” est de plus en plus critiquée ? Pour faire simple, nous devons réduire nos émissions de CO2 maintenant (pour rappel, si nous voulons avoir une chance de limiter la hausse des températures à 1,5°C, nous devons diviser par deux nos émissions en 10 ans).
Or, lorsque l’on plante un arbre pour “compenser” le CO2 que l’on émet aujourd’hui, il lui faut des dizaines d’années pour le faire (sous réserve qu’il ne soit pas brûlé pendant un incendie lié au réchauffement climatique…). Pendant ce temps, le CO2 émis reste dans l’atmosphère et continue de participer au réchauffement de la planète.
Conclusion : continuer à émettre autant, voire plus de CO2, sous prétexte qu’on le compense ne nous permettra pas d’atteindre les objectifs des Accords de Paris, et donc de lutter contre le changement climatique.
Ainsi, inciter ses clients à consommer parce que l’on plante des arbres pour compenser les émissions induites ne permet pas de lutter contre le réchauffement climatique, et peut même aggraver la situation. Une entreprise qui souhaite s’engager efficacement dans l’urgence climatique devrait inciter ses clients à consommer moins de produits sources d’émissions de carbone. Il ne faut pas laisser penser qu’acheter un billet d’avion ou un nouveau vêtement est neutre en carbone.
Shine ne propose donc pas de compensation carbone
Chez Shine, la préservation de l'environnement fait partie de nos valeurs. Nous avons donc aussi réfléchi à l’idée de proposer à nos clients de compenser le carbone émis par leurs achats et activités. Cela ferait d’ailleurs de beaux articles et de belles publicités : “Le 1er compte bancaire zéro carbone”, “Payez avec votre carte Shine, nous plantons des arbres pour compenser”, “Dépensez, Shine compense”.
Pourtant, nous sommes arrivés à la conclusion qu'il ne fallait pas le faire. Nous avons donc choisi de ne pas proposer à nos clients de compenser les émissions de CO2 qu’ils génèrent lorsqu’ils font des achats avec leur carte bancaire Shine.
Nous ne voulons pas encourager nos clients à consommer sans limite, pensant que cela serait neutre pour le climat. Ça ne l’est pas. Nous ne planterons donc pas d’arbre tous les X euros dépensés avec la carte Shine.
À la place, nous allons proposer aux clients Shine des solutions pour les encourager vers une diminution de leurs émissions carbone, en consommant de façon raisonnée et durable.
En attendant, nous encourageons chacun à calculer dès maintenant son empreinte carbone, pour avoir une idée précise des émissions qu’il génère et des principales sources de celles-ci. (Cet outil fonctionne pour les individus. Si vous êtes une entreprise, vous devrez avoir recours à une agence spécialisée)
D’ailleurs, si des experts ou d’autres entreprises nous lisent et souhaitent nous aider ou nous rejoindre dans cette démarche, nous serions ravis de travailler ensemble ! N’hésitez pas à nous faire signe.
Envie de rejoindre Shine ? Nous recrutons !
Mais alors, il ne faut pas planter d’arbres ?
Si, il faut planter des arbres. Les spécialistes insistent : il faut les protéger, restaurer ce qui a été détruit, et financer des projets pour aller plus loin.
Mais il faut garder à l’esprit que financer des projets pour séquestrer le carbone n’est qu’une contribution à la lutte contre la crise climatique. L’enjeu n°1 reste la réduction des émissions de CO2. Se contenter de planter des arbres peut être fortement contre-productif si, parce que l’on croit compenser ses émissions, on ne les diminue pas voire on s’autorise à les augmenter. Après tout, pourquoi se priver de prendre l’avion si l’on nous laisse penser que les vols sont neutres en carbone ?
C’est tout le problème du mot “compensation”, qui donne l’impression que la consommation a moins d’impact sur le climat. C’est faux.
Pour résumer : compenser ses émissions sans les diminuer au préalable, c’est un peu comme si l’on jetait des mégots dans la forêt tout en faisant un don pour former plus de pompiers. C’est bien, il faut former des pompiers, nous avons besoin d’eux. Mais c’est encore mieux si l’on arrête de mettre le feu…
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