SARL ou micro-entreprise : pour quelle forme juridique allez-vous opter ?
Publié le 30 août 2022
par Anais Robin
Mis à jour le 22 novembre
par Antoine Collin
7 min. de lecture
Publié par Anais Robin
Relu par Antoine Collin
Mis à jour le 22 novembre
7 min
Vous êtes entrepreneur·e et vous hésitez entre créer une SARL ou une micro-entreprise ? La société à responsabilité limitée représente plus de la moitié des sociétés existantes en France. Le régime de la micro-entreprise, anciennement auto-entreprise, a lui aussi tout pour séduire et est fortement plébiscité par les créateurs et créatrices d’entreprise.
Mais chaque statut possède ses propres spécificités et correspond à un projet d’entreprise totalement différent ! Voici la liste des différences entre SARL et micro-entreprise en 7 points concrets.
# 1 Les formalités de création
La constitution d’une micro-entreprise
Les formalités administratives de création d’une micro-entreprise sont simples et gratuites.
Vous devez simplement remplir un formulaire sur le site du guichet unique de l’INPI et joindre quelques justificatifs pour devenir micro-entrepreneur.
Aucun apport de capital n’est exigé.
Créez votre SARL en ligne.
La création d’une SARL
Pour créer une SARL, les associés doivent obligatoirement constituer un capital social. Ce capital comporte les apports des associés (argent, biens, etc.). L’investissement de départ est donc plus conséquent qu’en micro-entreprise.
La création d’une société nécessite également d’accomplir plusieurs démarches :
rédiger les statuts ;
réaliser les apports constituant le capital social ;
publier un avis de constitution ;
déposer un dossier d’immatriculation de la société au greffe, etc.
Ces formalités sont payantes.
Le récap' des différences⚡️
➡️ Vous avez un petit budget et préférez éviter la paperasse ? La micro-entreprise vous tend les bras !
➡️ Vous êtes prêt·e à créer une vraie société et à affronter les multiples formalités administratives ? Alors, c’est parti pour la SARL !
# 2 Le fonctionnement
Un fonctionnement en solo en micro-entreprise
Dans une micro-entreprise, l’entrepreneur est seul : il n’y a pas de possibilité de s’associer avec une autre personne.
Il prend donc seul toutes les décisions affectant l’entreprise. Il dispose d’une grande liberté dans la gestion de son affaire.
Un fonctionnement collégial en SARL
Pour créer une SARL, il faut être au moins 2 personnes et jusqu’à 100 associés. En cas d’associé unique, il existe une variante appelée EURL.
Les décisions doivent être prises collectivement en assemblée générale. La prise de décision est donc plus lente.
Le gérant est le représentant légal de la société. Il a le pouvoir d’agir au nom et pour le compte de la société sauf limitations statutaires.
Concernant les règles de fonctionnement, la SARL possède un fonctionnement très réglementé par la loi. Elle attire pour le cadre juridique sécurisant qu’elle offre aux associés.
Le récap' des différences⚡️
➡️ Vous lancez votre activité à plusieurs ? La micro-entreprise vous ferme ses portes, la SARL s’impose de facto.
➡️ Vous préférez vous lancer seul·e ? Vous pouvez choisir la micro-entreprise.
# 3 Le chiffre d’affaires
Des plafonds en micro-entreprise
Le chiffre d’affaires réalisable est soumis à un plafond en micro-entreprise. Vous ne devez pas dépasser certains montants au risque de sortir du régime.
👉 En 2023, les seuils annuels à ne pas dépasser sont :
77 700 euros de CA HT pour les prestations de services et professions libérales ;
188 700 euros de CA HT pour les activités de vente de marchandises et d’hébergement.
Un chiffre d’affaires illimité en SARL
En SARL, vous n’êtes soumis à aucun plafond de chiffre d’affaires. Vous pouvez faire autant de chiffre que vous le souhaitez, lever des fonds, etc.
Le récap' des différences⚡️
➡️ Vous pensez que vous ne serez pas concerné·e par les seuils de chiffre d’affaires avant un certain temps ? La micro-entreprise peut vous convenir pour vous développer à votre rythme.
➡️ Vous avez de grandes ambitions pour votre entreprise et vous ne souhaitez pas qu’on entrave votre développement ? La SARL vous permettra d’accélérer votre croissance.
# 4 La responsabilité de l’entrepreneur
La responsabilité du micro-entrepreneur
La micro-entreprise est une entreprise individuelle et non une société : elle ne possède pas de personnalité morale.
⚠️ Cependant, depuis le 15 mai 2022, la responsabilité de l’entrepreneur individuel est limitée aux biens utiles à l’activité.
Autrement dit, sa responsabilité n’est plus illimitée comme avant. Les éventuels créanciers professionnels du micro-entrepreneur ne pourront donc se servir que sur les biens utiles directement à l'activité professionnelle de la micro-entreprise. De plus, votre résidence principale est protégée des créanciers.
Devenez auto-entrepreneur·e avec Shine.
La responsabilité en SARL
Sauf cas exceptionnel, la responsabilité des associés de la SARL est limitée au montant de leurs apports.
En cas de litige, leurs biens personnels ne peuvent être saisis. Les associés ne peuvent pas perdre plus que ce qu’ils ont apporté.
Le récap' des différences⚡️
➡️ Match nul pour ce point : la responsabilité de l’entrepreneur est limitée en micro-entreprise aux biens utiles à l’activité et en SARL au montant des apports.
# 5 Le régime social
Le régime social de la micro-entreprise
L’auto-entrepreneur est soumis au régime micro-social simplifié.
Les cotisations sociales en micro-entreprise sont payées par mois ou par trimestre.
Le montant dû est calculé en fonction du chiffre d’affaires encaissé par application d’un taux forfaitaire. Si le chiffre d’affaires est nul, il n’y a aucune cotisation à payer.
👉 Le taux de cotisations sociales en micro-entreprise est de :
12,3 % du chiffre d’affaires pour les activités de vente de marchandises, de fourniture d’hébergement et de la restauration ;
21,1 % du chiffre d’affaires pour les professions libérales non réglementées ;
21,2 % du chiffre d’affaires pour les prestations de services artisanales et commerciales et les professions libérales réglementées relevant de la CIPAV.
Le régime social en SARL
Le régime social dépend de la qualité du gérant :
Le gérant minoritaire ou égalitaire relève du régime général de Sécurité sociale, s’il est rémunéré. Il a le statut d’assimilé-salarié et bénéficie d’une bonne protection sociale.
Le gérant majoritaire a le statut de travailleur non-salarié (TNS). Il est affilié à la Sécurité sociale des indépendants.
Les cotisations sociales dues par le gérant sont nettement plus élevées en SARL qu’en micro-entreprise. Pour le gérant TNS, les cotisations sociales s’élèvent à environ 45 % de sa rémunération. Pour le gérant assimilé-salarié, elles tournent autour de 75 % de la rémunération.
Le récap' des différences⚡️
➡️ Vous souhaitez payer le moins de charges sociales possible ? La micro-entreprise est votre option n°1.
➡️ Si ce n’est pas un critère prioritaire pour vous, vous pouvez choisir la SARL.
# 6 Le régime fiscal
La fiscalité en micro-entreprise
En micro-entreprise, vous êtes soumis au régime micro-fiscal.
Les revenus de votre micro-entreprise sont imposés au barème progressif de l’impôt sur le revenu (IR) après application d’un abattement forfaitaire sur le chiffre d’affaires. Avec le dispositif de prélèvement à la source, l’impôt est réglé sous forme d’acomptes prélevés chaque mois ou chaque trimestre.
Cet abattement forfaitaire vaut pour les frais professionnels du micro-entrepreneur. Il est de :
71 % pour les activités d’achat revente ;
50 % pour les prestations de services BIC ;
34 % pour les activités libérales BNC.
Le micro-entrepreneur a également la possibilité d’opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu sous certaines conditions. L’impôt est alors payé de manière forfaitaire en même temps que les cotisations sociales.
Concernant la TVA, les micro-entreprises bénéficient de la franchise en base de TVA qui les dispense de déclarer et de payer cette taxe. Cependant, elles ne pourront ni la déduire ni la récupérer (sauf en optant pour un régime de TVA de façon volontaire).
En raison de ce régime micro-fiscal, l’auto-entrepreneur ne peut ni déduire ses charges ni amortir son matériel.
La fiscalité en SARL
En matière de fiscalité en SARL, vous êtes soumis de plein droit à l’impôt sur les sociétés (IS).
Contrairement à une micro-entreprise, les rémunérations des dirigeants ainsi que leurs charges sociales sont déductibles.
Dans certains cas, il est possible d’opter pour l’impôt sur le revenu. Cependant, cette option ne peut durer que 5 ans maximum.
Enfin, la SARL est dans la plupart des cas redevable de la TVA.
Pour en savoir plus sur ce sujet, nous vous conseillons notre calendrier des échéances fiscales en SARL.
Le récap' des différences⚡️
➡️ Vos bénéfices sont importants et vous avez besoin d'optimiser votre fiscalité ? Vous avez beaucoup de charges ou envisagez de faire des investissements ? La SARL est la meilleure option pour ça.
➡️ Vous n’avez pas beaucoup de charges et vos bénéfices restent limités ? La micro-entreprise vous conviendra.
# 7 Les obligations comptables et la gestion de l’entreprise
Une gestion simplifiée en micro-entreprise
La gestion est simplifiée au maximum.
Tenir sa comptabilité en micro-entreprise est aisé : les livres comptables et les comptes annuels ne sont pas exigés.
👉 Vous devez seulement :
tenir un livre des recettes ;
tenir un registre des achats (uniquement si vous exercez une activité d’achat vente de marchandises) ;
déclarer votre chiffre d’affaires tous les mois ou tous les trimestres ;
ouvrir un compte bancaire dédié à votre activité lorsque vous dépassez les 10 000 € de chiffre d’affaires durant 2 années consécutives.
Une gestion plus complexe en SARL
La comptabilité en SARL nécessite de :
tenir à jour les livres comptables obligatoires ;
tenir une comptabilité régulière : enregistrer les mouvements de façon chronologique, réaliser un inventaire, etc. ;
approuver et établir les comptes annuels. Le gérant doit les déposer au greffe du tribunal de commerce.
Globalement, la gestion quotidienne d’une SARL est donc plus complexe que celle d’une micro-entreprise.
Le récap' des différences⚡️
➡️ La paperasse vous effraie ? Préférez la micro-entreprise.
➡️ Vous n’avez pas peur de la paperasse (ou vous envisagez de la déléguer) : optez pour la SARL.
Récapitulatif des 7 différences SARL et micro-entreprise
✅ Création simplifiée et gratuite en micro-entreprise vs complexe et payante en SARL
✅ 1 personne en micro-entreprise vs 2 associés et plus en SARL
✅ Plafonds de chiffre d’affaires en micro-entreprise vs pas de plafonds en SARL
✅ Responsabilité limitée aux biens affectés à l’activité en micro-entreprise vs responsabilité limitée aux apports en SARL
✅ Régime micro-fiscal en micro-entreprise vs impôt sur les sociétés en SARL
✅ Faibles charges sociales en micro-entreprise vs charges sociales plus élevées en SARL
✅ Gestion simplifiée en micro-entreprise vs complexe en SARL
Tableau récapitulatif
Conclusion : SARL ou micro-entreprise ?
➡️ La micro-entreprise est idéale si le budget de départ est limité ou encore pour expérimenter un projet solo, se lancer rapidement ou tester le potentiel économique du projet.
➡️ La SARL vous permettra d’intégrer d’autres associés, de déduire vos charges et de ne pas être limité par des seuils de chiffre d’affaires. C’est le statut à préférer si vous souhaitez développer votre société rapidement !
Si vous préférez créer une structure juridique en solo, vous pourrez découvrir toutes les différences entre micro-entreprise ou EURL.
Vous vous sentez prêt·e à vous lancer dès maintenant ? Nous vous accompagnons dans la création de votre entreprise.