Shiny Happy People : Jocelyn Caron
Publié le 9 février 2022
5 min. de lecture
Publié par Estelle Zeliszewski
Mis à jour le 19 avril 2023
5 min
Peu à peu, nous apprenons à vous connaître. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que vous nous passionnez ! Développeur freelance, coach sportif, créatrice d’entreprise… Les indépendants ont des profils multiples et nous pensons qu’il y a à apprendre de chacun d’eux. Nous avons donc décidé de lancer une série d’articles « Shiny Happy People » : des témoignages de freelances qui partagent avec nous leurs expériences et conseils. Pour démarrer cette série, nous laissons la parole à Jocelyn Caron, designer UI/UX, et bêta-testeur Shine en or !
Hello Jocelyn ! Raconte-nous un peu ton parcours, comment en es-tu arrivé à travailler en freelance ?
Jusqu’à il y a 5 ans, je n’avais jamais vraiment pensé à monter une entreprise. C’est venu d’une première expérience professionnelle en stage aux États-Unis. J’étais un vrai bleu, je ne connaissais rien mais on m’a fait confiance et j’ai pu gérer un client tout seul, pendant 3 mois. Quand je suis revenu en France, j’étais frustré : j’ai eu d’autres expériences, mais je ne retrouvais pas l’esprit que j’avais rencontré aux Etats-Unis. Ici, le système est plus lent, il faut toujours faire ses preuves… Je me disais : « Les projets cools, je ne les aurai jamais ! »
Il y a 5 ans, en master, j’ai tout envoyé baladé et je suis devenu micro-entrepreneur. Je me suis dit « Les projets cools, je vais faire en sorte de les avoir par moi même ».
2 emails par mois pour avancer dans votre aventure entrepreneuriale.
C’est quoi, pour toi, les avantages de la vie de freelance ?
Je suis un amoureux du voyage et pour moi, c’est difficile de devoir demander l’autorisation d’avoir des jours pour partir, d’être « surveillé », de devoir rester à Paris… Et pourtant je n’ai pas de problème avec l’autorité, j’ai un passé militaire ! Mais quand tu goûtes à une certaine liberté, c’est difficile de se remettre dans le bain du salariat.
Bon, depuis 4 mois, je suis salarié mais j’ai la chance d’avoir trouvé une entreprise qui a compris qui j’étais, et qui me laisse gérer mon planning. En janvier je vais pouvoir travailler depuis Prague, la semaine j’alterne entre Paris et Dijon… Même si je suis un employé, je garde mon esprit d’auto-entrepreneur ! J’ai d’ailleurs conservé ma micro-entreprise. Je suis un peu un électron libre, et on ne sait jamais de quoi demain sera fait.
Et les désavantages ?
L’une des vraies problématiques que j’ai rencontrées en tant que micro-entrepreneur, c’est la question du paiement. Et ça nous concerne tous ! En France, c’est une horreur de se faire payer, et le pire c’est que ça vient frustrer la relation client.
À force de passer des heures sur cette partie administrative, tu finis par avoir deux métier : designer et comptable !
Et puis un autre effet pervers, c’est qu’en tant que designer freelance, une fois la mission effectuée on te sort du process. Donc tu bosses comme un fou pour sortir un projet, mais les entreprises choisissent de prendre un autre chemin, et en définitive l’appli finale n’a rien à voir avec ton design. Ce côté « court-terme » a fini par me frustrer un peu.
Quels conseils donnerais-tu à un ami qui souhaite se lancer en freelance ?
Le plus important au début, c’est de se créer un réseau. Il ne faut pas attendre les clients. En quittant mes études, je me suis dit : « je vais m’intéresser à ceux qui sont déjà dans le métier ». J’ai eu beaucoup de contacts, beaucoup d’échanges avec des bons designers sur Dribble, Twitter, Slack. C’est comme cela que j’ai pu être recommandé, et petit à petit j’ai décroché des missions dans l’UX design. Sans mon réseau, je n’en serais pas là où j’en suis aujourd’hui. Certains disent « réussir tout seul, c’est possible » : pour moi c’est presque impossible. Encore aujourd’hui, pour moi le réseau est capital.
J’encourage aussi beaucoup à faire des « fake projects », ça permet de se vendre. C’est ce que j’ai fait au début : j’ai repris des concepts, des sites existants et j’ai essayé de les repenser, de les améliorer. Du coup quand on me demandait ce que j’avais fait avant, je pouvais montrer ce que je savais faire aujourd’hui.
Enfin, se demander si l’on est fait pour travailler seul : il faut tenter l’expérience, mais tout le monde n’est pas fait pour ça. N’allez pas à l’encontre de votre nature, il n’y a aucune honte à ne pas pouvoir être à son compte !
Le compte pro qui redonne la liberté aux freelances.
Ton “role-model” freelance ?
J’ai du mal à avoir une seule personne en modèle, j’essaye de me construire et d’apprendre de tous jour après jour. Mais j’ai une profonde admiration envers ceux que j’appelle des “leaders naturels” : rien n’est calculé, ils ont ça en eux. J’en ai croisé deux dans ma vie : l’un travaille pour des multinationales, l’autre est élagueur. Ils ont des profils très différents et pourtant ils ont tous les deux quelque chose que je leur envie : ils donnent envie de tout donner pour les rendre fiers.
Il faut selon moi se méfier du mythe du self made man sur Internet, on entend beaucoup de belles histoires mais ça ne représente qu’une partie infime du marché. La plupart du temps, si on creuse, il y avait déjà un financement derrière ou une relation qui est venue assurer ce succès.
Tu travailles d’où ? Comment organises-tu ton espace de travail ?
Pour l’instant, je travaille depuis chez moi, mais cela fait trop longtemps. Un ami monte 4 bureaux à Dijon, et je pense en prendre un. Il est important de dissocier travail et vie personnelle : réunir les deux dans un même espace est possible mais à long terme, c’est à éviter.
Ta playlist / ton artiste préféré pour être productif ?
J’écoute un peu de tout mais pour travailler je suis un grand fan des musiques de films. Spotify a une playlist publique qui est plutôt pas mal (vous pouvez l’écouter ici !).
Merci Jocelyn pour ton chouette témoignage ! 🙌
Vous pouvez retrouver ses aventures et ses magnifiques photos de voyage sur Twitter et Instagram.
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