Comment calculer la valorisation d’une start-up ?
Publié le 22 janvier
par Pascale Duc
4 min. de lecture
Publié par Pascale Duc
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Définir la valeur de sa start-up peut vous servir en cas de levée de fonds car vous devrez montrer aux futur·es investisseur·ses la solidité financière et budgétaire de votre entreprise. Lors de sa cession aussi, vous aurez besoin de cette donnée. C’est ce qui vous permettra de la vendre au meilleur prix. Explorons ensemble les 2 méthodes de calcul de la valeur d’une start-up !
La méthode DCF
La méthode DCF (discounter cash flow) est intéressante pour les start-ups qui ne font pas encore beaucoup de bénéfices, voire pas du tout.
Avec cette méthode, la valeur de la start-up dépend des flux de trésorerie qui seront amenés à être disponibles, c’est-à-dire les bénéfices potentiels (excédents de trésorerie).
Cette méthode des flux de trésorerie s’articule autour de 4 étapes.
1. Identifier les flux de trésorerie concernés
Pour connaître les flux de trésorerie à analyser, il convient de prendre en compte :
les dotations ;
les amortissements.
Il faut ensuite déduire :
les variations du besoin en fonds de roulement (BFR) ;
les investissements.
⏳
Les flux de trésorerie utilisés dans le calcul concernent une période donnée.
2. Déterminer un horizon temporel explicite
Les prévisions doivent être faites sur une durée suffisamment longue pour avoir assez d’informations, mais suffisamment courte pour que les estimations ne soient pas trop aléatoires.
En principe, on compte de 5 à 7 ans, mais la période peut être supérieure (jusqu’à 10 ans) pour une start-up qui ne réalise pas encore de bénéfices, jusqu’à ce qu’elle soit rentable.
Cela évite que la somme des flux projetés soit négative, ce qui n’aurait aucun sens pour le calcul.
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3. Fixer le taux d’actualisation
Chaque flux de trésorerie doit être ramené à sa valeur actuelle, en lui appliquant un taux correspondant au coût moyen pondéré du capital (CMPC). Plus ce taux d’actualisation est élevé, plus la valeur de l’entreprise est basse.
Comme les start-ups ont peu d’antériorité, il est plus compliqué d’établir des prévisions. Le taux d’actualisation est alors souvent haut dans ce cas.
L’actualisation des flux de trésorerie est faite en fonction du taux de rentabilité requis par les investisseurs.
Voici la formule à appliquer chaque année pour obtenir le taux d’actualisation :
Flux de trésorerie de l’année n
(1 + taux de rentabilité requis)n
4. Calculer la valeur terminale de la start-up
La méthode DCF consiste à actualiser les flux de trésorerie à venir. La valeur terminale est le taux de croissance projeté à la dernière année de l’horizon temporel prévu.
Pour la calculer, vous devez appliquer la formule suivante, basée sur le modèle de Gordon :
Flux de trésorerie de la dernière année
× (1 + taux de croissance) / (taux de rentabilité requis ou taux d’actualisation − taux de croissance)
➗
Si les flux de trésorerie sont prévus pour rester constants, on obtient la valeur terminale en divisant le flux de trésorerie de la dernière année par le taux d’actualisation.
La méthode des comparables
Deuxième méthode fréquemment utilisée pour valoriser une entreprise : la méthode des comparables ou méthode des multiples. Celle-ci s’appuie sur la comparaison entre votre start-up et d’autres structures similaires.
Voici les étapes à suivre pour l’appliquer :
1. Établir l’échantillon d’entreprises
La similarité entre les entreprises de votre échantillon peut concerner plusieurs indicateurs :
le marché ;
la taille ;
le modèle ;
le chiffre d’affaires ;
la maturité ;
la rentabilité…
Bien souvent, vous avez intérêt à choisir des entreprises concurrentes, mais ce n’est pas obligatoire.
⚠️
Pour établir votre échantillon, vous devez trouver des entreprises dont les données financières sont accessibles.
2. Déterminer la valeur économique de votre start-up
La valeur économique d’une entreprise (ou valeur globale, à différencier de la valeur de ses capitaux propres) se calcule avec la formule suivante :
capitaux propres + montant de l’endettement
Vous aurez besoin de cette valeur dans la suite de la méthode des comparables.
3. Choisir les multiples
Une fois les entreprises sélectionnées, certains indicateurs financiers, appelés multiples, permettent la comparaison entre votre start-up et l’échantillon. Les multiples les plus utilisés sont le chiffre d’affaires et l’EBITDA.
4. Calculer les multiples moyens
Si les multiples choisis ne prennent pas en compte la structure de financement, ils se calculent sur la base de la valeur économique de l’entreprise. C’est le cas lorsqu’on utilise le chiffre d’affaires ou l’EBITDA.
Pour chiffrer un multiple, il suffit de faire la moyenne de ses valeurs dans les entreprises de l’échantillon.
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5. Déterminer la valeur de la start-up
Enfin, il vous reste à appliquer les multiples moyens aux ratios de votre entreprise. Si ce sont des multiples qui ne prennent pas en compte la structure de financement, il faut penser à soustraire les dettes de votre start-up.
📊
Pour affiner la valorisation de votre start-up, vous avez tout intérêt à combiner plusieurs méthodes de calcul.
Valorisation de start-up : le récap’
Il existe plusieurs méthodes pour valoriser une start-up, mais voici en bref les 2 que nous venons d’aborder :
la méthode DCF (nécessite les flux de trésorerie, un horizon temporel, le taux d’actualisation) ;
la méthode des comparables (nécessite un échantillon d’entreprises similaires, la valeur économique de la start-up, des multiples).
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