Avantages & inconvénients d’une micro-entreprise en 2024
Publié le 2 août 2022
par Antoine Collin
Mis à jour le 22 octobre
11 min. de lecture
Publié par Antoine Collin
Relu par Victoria Grimaldi
Mis à jour le 22 octobre
11 min
La micro-entreprise (anciennement appelée auto-entreprise) est une formule plébiscitée par de nombreuses personnes démarrant une activité professionnelle en tant qu’indépendant. Si vous avez un tel projet, la simplicité du régime de l’auto-entrepreneur vous séduira peut-être. Et c’est normal : la micro-entreprise a le vent en poupe depuis quelques années !
Mais elle n’est pas adaptée à tous les projets. Shine récapitule les avantages et inconvénients du régime de la micro-entreprise pour que vous puissiez y voir plus clair.
Les avantages de la micro-entreprise
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✅ Une responsabilité limitée
Auparavant, l’un des inconvénients majeurs de la micro-entreprise était l’absence de limitation de la responsabilité de l’entrepreneur. Depuis le 15 mai 2022, c’est terminé.
Désormais, en cas de difficultés financières dans le cadre de l’activité professionnelle, seuls les biens nécessaires à cette activité peuvent faire l’objet d’une saisie.
Tous les biens à usage strictement personnel sont à l’abri et non plus seulement la résidence principale comme c’était le cas avant.
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Petite nuance : la micro-entreprise reste une entreprise et non une société dotée d’une personnalité morale et d’un patrimoine propre. Votre responsabilité n’est donc pas aussi restreinte qu’en société où elle est limitée aux apports réalisés dans le capital.
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✅ Un processus de création simple, rapide et gratuit
Créer une micro-entreprise s’effectue en quelques clics en ligne.
C’est sans aucun doute la solution la plus rapide pour créer une entreprise. Une dizaine de jours plus tard, vous recevrez votre numéro SIRET qui vous permettra de devenir officiellement micro-entrepreneur·e et de commencer votre activité !
La démarche est totalement gratuite. Outre l’absence de frais d’immatriculation, aucun apport en capital n’est nécessaire. Les démarches de modification et de radiation d’une micro-entreprise sont elles aussi simples et gratuites.
Pour compléter le tout, les conditions d’accès à la micro-entreprise sont très souples. Il n’y a par exemple ni statuts de société à rédiger, ni annonce légale à publier. Les documents à fournir sont peu nombreux (justificatifs d’identité, de domicile, etc.).
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Avec notre offre Shine Start, nous pouvons vous accompagner dans votre projet de création d’entreprise. C’est LA solution pour commencer rapidement et sereinement votre activité !
✅ Le cumul de la micro-entreprise avec d’autres statuts
Vous pouvez exercer plusieurs activités en micro-entreprise de même nature ou de nature différente (par exemple : une activité de vente de produits et une activité artisanale).
Mais vous avez aussi la possibilité de cumuler la micro-entreprise avec un autre statut.
Ainsi, vous pouvez devenir ou rester micro-entrepreneur·e tout en étant étudiant, retraité, chômeur, salarié du privé, fonctionnaire ou dirigeant d’entreprise.
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Attention toutefois, certaines conditions s’appliquent. Dans la fonction publique, par exemple, vous devez obtenir l’accord de l’employeur. Pour les salariés du privé, il faut regarder le contrat de travail (clause de concurrence, etc.).
✅ Une gestion comptable simplifiée
La simplification ne concerne pas seulement la création d’entreprise mais aussi le quotidien de l’entrepreneur.
Sur le plan comptable, la comptabilité d’une micro-entreprise est ultra simplifiée.
Comparativement à une société, il n’est par exemple pas nécessaire de produire annuellement un compte de résultat, un bilan comptable ou encore de fournir une liasse fiscale aux impôts. Recourir à un expert-comptable est en principe optionnel.
Un gain de temps et d’argent qui séduira les allergiques à la paperasse !
Concrètement, les seules obligations en micro-entreprise sont les suivantes :
délivrer des factures aux clients (qu’il est recommandé de conserver pendant 10 ans) ;
tenir un livre de recettes ;
déclarer son chiffre d’affaires et régler ses cotisations sociales sur le site de l’URSSAF tous les mois ou tous les trimestres ;
tenir un registre des achats si vous avez une activité d’achat vente de marchandises uniquement ;
posséder un compte bancaire dédié à votre activité dès que votre chiffre d’affaires dépasse 10 000 € pendant 2 années consécutives (il est vivement conseillé d'en ouvrir un dès le lancement de votre activité).
Le compte pro qui simplifie le quotidien des auto-entrepreneur·es.
✅ Des charges sociales allégées
La micro-entreprise est intéressante aussi en termes de charges sociales, grâce au régime micro-social.
Outre la simplicité de déclaration et de règlement, le calcul des charges est limpide et avantageux. Il consiste à appliquer un taux fixe au chiffre d’affaires encaissé sur le mois ou le trimestre écoulé.
Si vous ne réalisez pas de chiffre d’affaires sur la période, vous n’aurez donc aucune cotisation à payer !
👉 Le taux de cotisations sociales dépend du secteur d’activité :
12,3 % du CA HT pour les activités de ventes et assimilées ;
21,2 % du CA HT pour les activités de prestations de services artisanales et commerciales (BIC) ;
23,1 % du CA HT pour les activités de prestations de services libérales non réglementées (BNC) ;
23,2 % du CA HT pour les activités de prestations de services libérales réglementées relevant de la CIPAV (BNC) ;
6 % du CA HT pour de la location de meublés de tourisme classés.
À ceci s’ajoute la contribution à la formation professionnelle : 0,1 % à 0,3 % du chiffre d’affaires selon les cas.
Et c’est tout ! Ce taux est peu élevé par rapport aux autres statuts comme l’EURL ou la SASU. Mais surtout, il est fixe et donc totalement prévisible.
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Les micro-entrepreneur·e·s qui remplissent les critères ouvrant droit à l’ACRE (aide à la création et à la reprise d’entreprise) peuvent bénéficier d’un taux de cotisation divisé par 2 pendant la première année d’activité.
✅ L’option pour le versement fiscal libératoire
Le micro-entrepreneur est soumis à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des BIC (bénéfices industriels et commerciaux) ou des BNC (bénéfices non commerciaux) en fonction de son activité.
Il bénéficie d’un avantage fiscal exclusif : le versement libératoire de l’impôt sur le revenu. Il s’agit d’une option volontaire, en alternative au régime d’imposition classique.
Cette possibilité est soumise à conditions : votre revenu fiscal de référence de l’année N-2 ne doit pas dépasser certains montants. Ces montants sont réévalués chaque année.
Le revenu fiscal de référence de 2022 ne doit pas dépasser :
27 748 € pour une personne seule (1 part) ;
55 496 € pour un couple (2 parts) ;
83 244 € pour un couple avec deux enfants (3 parts).
Concrètement, cette option revient à régler l’impôt en même temps que les cotisations sociales, sur la base de la même déclaration mensuelle ou trimestrielle.
👉 Le taux du versement libératoire appliqué au chiffre d’affaires varie selon l’activité :
1 % du CA pour les ventes de marchandises et les fournitures de logement ;
1,7 % du CA pour les prestations de services commerciales et artisanales ;
2,2 % du CA pour les autres prestations de services et les professions libérales.
Ce système permet dans la plupart des cas de payer moins d’impôt comparativement à l’IR classique (sauf dans certains cas, par exemple si vous n’êtes pas imposable).
Mais en plus de cela, le versement libératoire offre d’autres avantages annexes :
une facilité de gestion de sa trésorerie ;
une visibilité accrue sur le montant exact de l’impôt à payer.
✅ La franchise en base de TVA en micro-entreprise
L’auto-entrepreneur bénéficie par défaut de la franchise en base de TVA, c'est-à-dire d'une exonération pure et simple de TVA (taxe sur la valeur ajoutée).
Ce régime spécifique est intéressant pour plusieurs raisons :
vous n’avez pas de déclaration de TVA à effectuer (c’est un gain de temps significatif) ; l
la dispense de collecte et de reversement de TVA simplifie la gestion de votre trésorerie (pas besoin de garder la TVA à reverser pendant des mois) ;
l’absence de facturation de TVA représente un avantage concurrentiel si la clientèle se compose de particuliers (ou d’entreprises qui ne récupèrent pas la TVA).
⚠️ La franchise en base de TVA ne s’applique que jusqu’à un certain chiffre d’affaires annuel (qui est différent du plafond de la micro-entreprise) :
91 900 € pour une activité de vente de marchandises et d’hébergement ;
36 800 € pour les prestations de services.
Un second niveau de seuils (appelé « seuils de tolérance ») permet de maintenir la franchise pendant une année de plus en cas de léger dépassement :
101 000 € pour les activités d’achat vente de marchandises et d’hébergement ;
39 100 € pour les prestations de services.
👉 En cas de dépassement des seuils, vous devrez facturer la TVA mais vous pourrez rester dans le régime de la micro-entreprise.
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Les inconvénients et limites de la micro-entreprise
La micro-entreprise, ce n’est pas que des avantages. Voici les 6 inconvénients principaux.
❌ Des activités et statuts interdits
Le régime de la micro-entreprise n’est possible que si votre entreprise est :
une entreprise individuelle (EI) ;
une EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) dotée d’un gérant associé unique personne physique.
Par exemple, vous ne pouvez pas opter pour le régime de la micro-entreprise en SASU.
Notons aussi que certaines activités sont interdites en micro-entreprise.
C’est le cas :
des activités relevant de la TVA immobilière comme marchand de biens, agent immobilier… ;
des activités médicales comme sage-femme, médecin, kinésithérapeute… ;
des activités juridiques et comptables comme expert-comptable, avocat, huissier… ;
certaines activités artistiques rémunérées en droits d’auteur…
❌ Un chiffre d’affaires plafonné en micro-entreprise
La micro-entreprise est réservée à des entreprises de taille très réduite.
Les plafonds de CA qui permettent d’accéder et de se maintenir sous ce régime sont assez rapidement atteignables. Cela veut dire que dans certains cas, il faut se préparer à devoir passer à un autre statut parfois rapidement.
👉 Les plafonds de chiffre d’affaires pour 2023 à 2025 sont les suivants :
188 700 € de CA HT pour les activités d’achat vente de marchandises ;
77 700 € de CA HT pour les autres prestations de services.
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Lorsque vous dépassez le plafond, un délai de 2 ans vous est accordé avant de passer dans le régime de droit commun de l’entreprise individuelle ou de toute autre forme juridique de votre choix.
❌ L’absence de déduction des charges au réel
En micro-entreprise, la déduction des charges réelles supportées par l’entreprise est impossible.
À la place, vous disposez d’un abattement forfaitaire qui prend en compte vos frais et charges. Cet abattement s’applique en l’absence d’option pour le versement fiscal libératoire.
👉 Il est de :
34 % du chiffre d’affaires pour les activités libérales BNC ;
50 % pour les prestations de services artisanales et commerciales (BIC) ;
71 % pour les activités d’achat-revente et de fourniture de logement.
Votre impôt est donc calculé après déduction de ces pourcentages.
Il n’en reste pas moins que cela peut constituer un inconvénient majeur si le montant de vos achats et dépenses professionnelles est largement supérieur à cet abattement.
Aussi, cela empêche tout amortissement des investissements tel que la pratique comptable le permet pour d’autres entreprises via les dotations aux amortissements.
❌ L’impossibilité de récupérer la TVA
Le micro-entrepreneur est en principe exonéré de TVA en dessous de certains montants de chiffre d’affaires.
Cependant, ce n’est pas toujours une bonne nouvelle.
Tout dépend en réalité de votre activité. Si vous effectuez beaucoup d’achats ou si vous prévoyez des investissements de départ importants, c’est un inconvénient car vous ne pouvez pas récupérer la TVA sur vos achats.
Vous aurez donc intérêt à opter pour un autre statut ou à demander l’application d’un régime de TVA volontairement. Vous pouvez en effet renoncer à la franchise en base de TVA sur simple demande à l'administration fiscale. Dans ce cas là, vous devrez également lui demander un numéro de TVA, le mentionner sur toutes vos factures et récolter la TVA auprès de vos clients.
❌ La couverture sociale limitée du micro-entrepreneur
Il faut en être conscient : la couverture sociale du micro-entrepreneur reste faible.
Si l’on compare au statut salarié, les garanties sont moindres dans tous les domaines :
les indemnités journalières en cas de maladie souffrent notamment de délais de carence plus longs (certaines indemnités sont subordonnées à des conditions de revenus) ;
vous n’êtes pas couvert en cas d’accident du travail ;
en matière de chômage, l’allocation des travailleurs indépendants (ATI) instaurée en 2019 reste modeste et soumise à des conditions strictes ;
pour la retraite, la validation des trimestres est conditionnée à la réalisation d’un certain niveau de chiffre d’affaires (de plus, la retraite en micro-entreprise est très faible).
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En micro-entreprise, le choix d’une bonne complémentaire santé est donc important. La constitution d’une épargne pour s’assurer une retraite suffisante également !
❌ Un développement difficile en micro-entreprise
Des difficultés à s’associer ou à embaucher
Rester en micro-entreprise peut freiner le développement de l’entreprise.
C’est une entreprise où vous êtes seul aux commandes. Contrairement à certaines formes de sociétés unipersonnelles (la SASU ou l’EURL), vous n’avez pas la possibilité de vous associer avec une autre personne.
Notons également qu’embaucher en micro-entreprise est très compliqué. En effet, vous ne pouvez pas déduire vos charges. En conséquence, votre salarié risque de vous coûter très cher car vous ne pourrez pas déduire sa rémunération.
Dans le même ordre d’idée, la sous-traitance pose aussi problème. Vous devrez payer des charges sociales sur des sommes que vous n’avez pas perçues en totalité. La micro-entreprise n’est donc pas le statut idéal pour sous-traiter en raison du calcul des cotisations sociales sur le chiffre d’affaires (et non sur le bénéfice).
Un manque de crédibilité auprès des tiers
Consciemment ou non, de nombreux acteurs économiques font moins confiance aux micro-entrepreneur·es. Cela peut pénaliser par exemple la recherche de clients, de fournisseurs ou d’autres partenaires.
De la même façon, il est souvent plus difficile pour un·e auto-entrepreneur·e d’obtenir un prêt personnel ou professionnel. Les banques demandent généralement beaucoup plus de garanties et imposent des conditions moins avantageuses.
Récapitulatif des avantages & inconvénients en micro-entreprise
Les avantages de la micro-entreprise
✅ Responsabilité limitée
✅ Création facile, rapide et gratuite
✅ Cumul de statuts possible
✅ Gestion comptable simplifiée
✅ Charges sociales peu élevées
✅ Option pour le versement fiscal libératoire
✅ Franchise en base de TVA
Les inconvénients de la micro-entreprise
❌ Certaines activités et statuts interdits
❌ Plafonds de chiffre d’affaires
❌ Pas de déduction des charges
❌ Impossible de récupérer la TVA
❌ Faible protection sociale
❌ Difficulté de développement
Récap' des avantages et inconvénients de la micro-entreprise
La micro-entreprise, c’est la solution idéale si vous avez envie de tester une idée ou si vous débutez dans le monde de l’entrepreneuriat. C’est aussi un bon choix si vous êtes indépendant et que vous avez peu de frais.
Son gros point fort ? Un régime fiscal, social et comptable ultra simplifié !
En revanche, la micro-entreprise montre vite quelques faiblesses : les deux plus importantes sont l’impossibilité de déduire ses charges et les plafonds de chiffre d’affaires.
Qui plus est, en micro-entreprise, vous devrez effectuer certaines actions au-delà de certains seuils de CA. Par exemple, vous devrez récolter et reverser la TVA à l'État si vous dépassez 39 100 € par an pour de la prestation de services. Et ce sera à vous de vérifier que vous n'atteignez pas ces plafonds ! Personne d'autre ne vous préviendra.
Pour aller plus loin, voici le calendrier des échéances fiscales en micro-entreprise.
Et si vous vous sentez prêt·e à vous lancer dans la création de votre micro-entreprise : nous vous accompagnons dans toutes vos démarches.