10 erreurs à éviter au lancement de sa micro-entreprise
Publié le 12 mars 2024
par Pierre Ecuvillon
Mis à jour le 16 janvier
6 min. de lecture
Publié par Pierre Ecuvillon
Relu par Amandine Dujardin
Mis à jour le 16 janvier
6 min
Vous souhaitez devenir auto-entrepreneur·se ? Le régime de la micro-entreprise est plébiscité pour sa simplicité. L'année dernière, il représente près de 60 % des créations d’entreprises ! Mais attention, un parcours sans faute nécessite une préparation minutieuse. Notre article fait le point sur les erreurs à éviter pour créer sa micro-entreprise dans les règles de l'art ! 🪄
1. Choisir une activité incompatible avec la micro-entreprise
Avant de lancer votre micro-entreprise, vous devez parcourir la liste des activités interdites en micro-entreprise. Cela vous permettra de déceler si votre profession est compatible avec le régime de l'auto-entreprise ou non.
Voici, par exemple, quelques activités exclues de ce régime :
activités agricoles relevant de la mutualité sociale agricole (MSA) ;
activités relevant de la TVA immobilière ;
activités libérales réglementées (ex : avocat, médecin, expert-comptable…) ;
activités relevant de la sécurité sociale des artistes ou auteurs.
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La micro-entreprise rend impossible la déduction des charges professionnelles. Si les frais propres à votre activité sont élevés, il peut être plus intéressant de choisir l’entreprise individuelle (EI). Ce statut, semblable à la micro, vous permet de déduire vos frais professionnels.
2. Négliger les règles de cumul d’activités
Vous envisagez de créer une micro-entreprise tout en conservant une activité salariée ?
Vous devez d'abord vérifier si cela est autorisé dans votre contrat de travail. Celui-ci peut contenir des clauses de non-concurrence ou d’exclusivité.
Et même en leur absence, il est conseillé d’informer votre employeur de la création de votre micro-entreprise afin d’éviter tout conflit d’intérêts.
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3. Effectuer les démarches sur le mauvais site
Choisir le bon site pour vos démarches de création d'entreprise est crucial.
Avant 2019, il y avait différents sites officiels selon l'activité exercée.
Aujourd'hui, pour éviter toute confusion ou risque de fraude, toutes les immatriculations s'effectuent sur le guichet unique (tous statuts juridiques confondus). C'est pourquoi cette erreur fait également partie des erreurs à éviter à la création d'une SASU, par exemple.
Le guichet unique est la plateforme officielle pour l'immatriculation des entreprises, indépendamment de la nature de leur activité. Seule cette plateforme vous assure une démarche sécurisée et conforme.
4. Renseigner un code APE erroné
Le code APE identifie votre Activité Principale Exercée et est attribué par l'INSEE. Il est déterminé en fonction des activités décrites à l'inscription. En vous renseignant au préalable sur le code APE correspondant à votre activité, vous éviterez de mauvaises surprises.
Si vous exercez plusieurs activités, le code APE sera celui de l'activité principale, c'est-à-dire celle générant le plus de chiffre d'affaires. Une bonne compréhension de ce système permet d'assurer une immatriculation adéquate et d'éviter tout classement erroné.
5. Oublier de demander l’ACRE
Demander l'aide à la création ou à la reprise d’une entreprise (ACRE) est un pas crucial lors de la création de votre micro-entreprise. Ce dispositif offre une exonération partielle de charges sociales durant la première année d'activité.
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Vous devez la demander en remplissant un formulaire spécifique dès la création ou la reprise de la micro-entreprise.
6. Créer sa micro-entreprise au mauvais moment
Le choix de la date de création de votre micro-entreprise est crucial.
Il est judicieux de démarrer en début de trimestre civil, c’est-à-dire en janvier, avril, juillet ou octobre. Cela vous permet de maximiser les bénéfices des exonérations de cotisations sociales.
Mais le mieux est de se lancer début janvier. Ainsi, vous profitez d'une exonération de Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) pendant une année entière.
Cette planification est particulièrement avantageuse si vous bénéficiez de l'ACRE. Une synchronisation stratégique peut ainsi optimiser vos avantages financiers dès le début de votre activité.
Tous nos articles pour lancer votre entreprise.
7. Se tromper dans la périodicité des déclarations de recettes
Lors de votre inscription en tant que micro-entrepreneur·se, vous devez choisir entre une déclaration mensuelle ou trimestrielle de vos recettes.
Cette décision peut influencer vos allocations de France Travail ou de la CAF. Une périodicité mal adaptée à votre situation peut complexifier ces versements.
Vous devez aussi penser au mode de paiement :
mandat de prélèvement bancaire, pour un prélèvement le mois suivant ;
ou paiement immédiat par carte bancaire.
Une sélection réfléchie facilite la gestion de vos finances.
Pour aller plus loin, voici les déclarations fiscales à réaliser durant la première année de création de sa micro-entreprise.
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Pour toucher l'ARE (aide au retour à l'emploi), vous devrez impérativement choisir la déclaration mensuelle. En effet, France Travail vous demandera des justificatifs de chiffre d'affaires mensuels afin de réévaluer vos droits tous les mois.
8. Choisir une mauvaise option pour le versement de l’Impôt sur le revenu
Lors de l'inscription en micro-entreprise, choisir le versement libératoire de l'Impôt sur le revenu (IR) demande réflexion. Si votre revenu fiscal de référence est élevé, cette option peut être avantageuse, vous imposant à un taux réduit sur votre chiffre d’affaires plutôt que selon le barème progressif.
En revanche, si vous êtes peu ou pas imposable, il vaut mieux ne pas opter pour le versement libératoire et conserver le barème progressif. Votre situation fiscale personnelle détermine donc le choix le plus bénéfique.
L'exemple concret 🔎
Lucie est masseuse. En début d'activité, elle touche 10 000 € de CA par an. Compte tenu de ce revenu relativement faible, il est plus intéressant pour Lucie de rester au barème classique et progressif de l'impôt.
En effet, le barème progressif applicable aux revenus de 2024 permet aux micro-entrepreneur·ses de ne pas payer d'impôt en dessous de 11 520 €.
Or, l'option du versement libératoire de l'impôt sur le revenu imposerait à Lucie de payer 1,7 % d'impôt sur son CA HT (prestations de services BIC).
9. Négliger sa gestion comptable
Les obligations comptables en micro-entreprise sont minimes, mais très importantes. Si vous les ignorez, vous ferez l'une des plus grandes erreurs lors de la création de votre entreprise.
Vous devez notamment tenir un livre des recettes qui détaille :
le montant de vos encaissements ;
leur origine ;
les modes de paiement utilisés par vos client·es ;
les dates d’encaissement ;
les références de factures.
Aucune modification ou rature n’est tolérée.
Pour les activités d'achat-revente en auto-entreprise, un registre des achats est aussi requis, suivant les mêmes normes que le livre des recettes.
Une gestion comptable ordonnée assure la conformité et l'efficacité de votre entreprise. Si vous ne vous sentez pas à l'aise en comptabilité, vous pouvez faire appel à un·e expert·e. Voici le coût moyen d'un expert-comptable en micro-entreprise.
Important ⚠️
Au-delà d'un certain seuil de chiffre d'affaires annuel (37 500 € pour les prestations de services et les activités libérales et 85 000 € pour les activités commerciales et les prestations d’hébergement actuellement) vous devez facturer la TVA à vos client·es et la reverser à l'État.
Il est donc crucial de surveiller son chiffre d'affaires afin qu'il ne dépasse pas le plafond imposé par l'administration fiscale. Sinon, vous devrez envoyer des factures rectificatives pour faire le rattrapage de TVA auprès de votre clientèle.
10. Ne pas ouvrir de compte bancaire professionnel
Dissocier votre compte personnel et votre compte professionnel est conseillé, même en micro-entreprise. Cette séparation facilite la gestion et assure la conformité de vos finances.
Si votre chiffre d'affaires dépasse 10 000 € pendant 2 années consécutives, il devient même obligatoire d’ouvrir un compte dédié à votre activité.
Ce dernier peut être un second compte personnel ou un compte professionnel. L’avantage du compte pro, c’est qu’il vous donnera accès à de nombreuses fonctionnalités utiles.
Par exemple, avec le compte pro Shine pour auto-entrepreneur :
vous bénéficierez d’un outil de facturation et comptabilité intégré et super simple à utiliser ;
des juristes seront disponibles 6j/7 par téléphone pour répondre à toutes vos questions juridiques ;
une assistance administrative sera disponible 7j/7 ;
vous accéderez à des assurances exclusives : matériel, téléphone et hospitalisation ;
vous recevrez des rappels automatiques lorsqu’une démarche administrative devra être faite…
Le compte pro qui simplifie le quotidien des auto-entrepreneur·es.
Récap’ des erreurs à éviter à la création d’une micro-entreprise
Code APE, obligations comptables, ACRE et déclarations de recettes n’ont plus de secrets pour vous !
Il reste une ombre au tableau ? Voici un rappel des erreurs à éviter au lancement de votre micro-entreprise :
opter pour une activité incompatible avec ce statut ;
négliger les règles de cumul d'activités ;
effectuer les démarches sur un autre site que le guichet unique ;
renseigner un code APE erroné ;
ne pas demander l'ACRE ;
choisir le pire moment pour créer sa micro-entreprise ;
se tromper dans la périodicité des déclarations de recettes ;
sélectionner une mauvaise option pour le versement de l'IR ;
négliger sa gestion comptable ;
ne pas ouvrir de compte pro.
Désormais, vous êtes armé·e pour éviter les pièges courants propres au micro-entrepreneuriat ! 🔫
Pour des démarches encore plus sereines, voici les documents obligatoires pour créer votre micro-entreprise.
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